Dans une magnifique contrée vivait un paysan fort malheureux. Récolte après récolte, il s’étonnait, il s’offusquait même que sa terre ne lui donne pour seules victuailles que des navets…
Par Sylvie Ouellet, Auteure, conférencière et animatrice d'ateliers
Pourtant, chaque printemps, en ensemençant son potager, il l’implorait de lui offrir enfin la joie de gouter aux couleurs et aux saveurs variées d’autres légumes. Cet espoir semé et chaudement arrosé tout au long de l’été lui donnait pourtant chaque fois l’impression de prendre un râteau.
Quand on se raconte des salades
Mais, ce faisant, ne serions-nous pas en train de nous raconter des salades? En effet, qui d’entre nous peut prétendre haut et fort être toujours en cohérence entre ce que nous nourrissons en pensée et la réalité que nous souhaitons créer? Cette question est encore plus justement à propos lorsque la peur s’amène dans nos pâturages émotionnels.
Tout comme le paysan, ne souhaitons-nous pas voir la semence de la paix fleurir dans notre vie tout en continuant de bien enfoncer dans notre terreau intérieur les graines de la peur? Bien évidemment, cette aspiration à la paix dans de telles circonstances est totalement légitime, mais tout aussi irréaliste que celle du paysan. Jamais un état serein ne pourra croitre s’il est arrosé de sueurs froides.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article