Dormez-vous votre vie? Attendez-vous que la Vie vienne vous interpeller, qu’elle ébranle aussi bien vos fondations que vos croyances pour vous aider à sortir du coma dans lequel vous êtes assoupi; pour vous faire prendre conscience que vous êtes la personne la plus importante de votre vie…
Marie Lise Labonté
Plusieurs êtres humains vivent comme des zombis. Ils arpentent leur quotidien jusqu’au jour où la Vie vient les extirper de leur endormissement, bousculant sans gêne leurs croyances et leurs repères. Pourquoi? Pour qu’ils puissent enfin se révéler à eux-mêmes.
Dormir sa vie, c’est…
Dormir sa vie, c’est refuser de voir, d’entendre ou de dire que la vie que l’on vit n’est pas si parfaite que nous voudrions qu’elle en ait l’air. Dormir sa vie, c’est donner plus d’importance à la vie des autres qu’à la nôtre, à celle de son conjoint, de ses parents, de ses enfants.
C’est une forme de coma que l’on peut atteindre tout en ayant l’air vivant. C’est un état de suradaptation à la vie que nous avons plus ou moins choisi de vivre. Je prends l’exemple de Paul qui vivait la vie qu’on avait programmée pour lui depuis sa naissance, celle de devenir pompier, comme son père…
Mais, un jour, il a eu des réflexes jugés inappropriés face à un incendie mettant ainsi en danger la vie de ses confrères. Accusé de négligence, il s’est retrouvé « tabletté ». Du jour au lendemain, la vie de Paul s’est écroulée. Mais quelle vie? Celle qu’il vivait comme un zombi! Déclic!
De l’impuissance à la colère
Vivre une vie que nous n’avons pas choisie fait naitre un sentiment d’impuissance qui n’a rien de bénéfique et qui, à la longue, se transforme en une sourde colère que nous pourrons retourner contre nous-mêmes ou projeter sur les autres. Une colère qui fait bouillir notre feu intérieur sans toutefois le mettre en mouvement. Notre feu intérieur représente notre élan de vie, nos impulsions profondes, nos aspirations. Ces mouvements créateurs viennent de notre âme, de tout ce que nous sommes et que nous n’osons pas exprimer.
Nous sommes souvent prisonniers des programmations transgénérationnelles et familiales qui ont provoqué, en nous, une capacité de nous adapter aux situations, mais en nous oubliant nous-mêmes. Cette adaptation est devenue un fardeau qui étouffe notre spontanéité, qui fait de nous des vieillards prématurés alors que nous sommes encore jeunes de corps, de cœur et d’âme.
Je suis… Je ne sais plus
Inconsciemment, nous nous désintéressons de nous-mêmes. C’est comme si nous n’existions plus. Nous sommes incapables de nous laisser inspirer par notre feu intérieur, par la beauté de notre âme. C’est alors que la partie de nous, en nous, qui sait qui nous sommes vraiment, commence à réagir… C’est ainsi que notre véritable moi nous interpelle, que notre âme, par le biais de notre inconscient, nous envoie des signes, des rêves, des cauchemars.
C’est aussi ainsi que la Vie nous guide vers des évènements qui deviennent des éveilleurs de conscience. C’est ainsi que Paul s’est réveillé… Qu’attendons-nous pour sortir du coma que nous entretenons au prix de grands efforts dans cette illusion d’un bonheur qui n’est pas le nôtre? Un déclic?
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article