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DOSSIER : Les Signes… Marques visibles d’un monde invisible - Rencontre avec Anne Tuffigo

DOSSIER : Les Signes… Marques visibles d’un monde invisible - Rencontre avec Anne Tuffigo

« La grande compétence de l’Au-delà réside précisément dans le fait de savoir exactement à qui il s’adresse. Sa force de rayonnement est telle qu’un signe revêt un caractère unique pour son destinataire. Au moment où vous le recevez, il résonne par son alignement parfait et vous touche en plein cœur. C’est le merveilleux qui s’invite dans l’ordinaire. » Anne Tuffigo

Par Sylvie Lauzon

Nous vivons dans un monde où les certitudes s’effritent. Ce que nous savions il y a une seconde ne tient plus la route une minute plus tard. Nous avançons tellement vite que nous en oublions presque parfois de respirer. 

De l’atome au biophoton
Il n’y a pas si longtemps nous étions convaincus que la plus petite particule de matière était l’atome. Aujourd’hui, on sait qu’il existe bien plus petit encore et que ces microscopiques particules nous traversent constamment sans même que nous nous en apercevions. Les frontières entre le visible et l’invisible s’amenuisent au fil des découvertes. 

Il est venu le temps de tendre l’oreille afin d’entendre ce que le monde invisible peut nous transmettre. Rêves, intuitions, prémonitions, synchronicités, impressions de déjà-vu sont peut-être tout simplement des formes de communication qui glissent d’un monde à l’autre afin de nous permettre de mieux nous comprendre et de mieux vivre.

Il suffit parfois d’un signe
Anne Tuffigo, médium, écrivaine et conférencière, vient d’écrire un magnifique livre sur le sujet. Avec « Il suffit parfois d’un signe », elle nous apprend à reconnaitre les signes, à les utiliser pour mieux nous connaitre et ultimement à développer notre intuition pour devenir nous-même un pont reliant ces deux univers que sont le visible et l’invisible. Un signe peut parfois tout changer…

PARCELLE D’HISTOIRE

Anne Tuffigo rencontre des clients de partout dans le monde. On la consulte pour trouver des réponses aux questions existentielles ou encore pour entrer en contact avec des êtres chers décédés. Des gens d’affaires ont parfois recours à ses services afin de valider leurs stratégies ou encore pour évaluer des candidats. Aussi, elle travaille à l’occasion avec des familles et la police pour retrouver des personnes disparues. Toute petite, déjà, elle savait qu’elle avait un don. Elle en a eu peur longtemps, l’a ignoré pendant des années, pour enfin faire la paix et l’accueillir véritablement après le décès tragique de sa mère.

« Les manifestations de l’Invisible sont arrivées très tôt dans ma vie, soit vers l’âge de sept ans. Chez moi, il n’était question ni de rituels de dodo, ni de veilleuse. On fermait simplement la porte de la chambre. Un jour, au pied de mon lit, je vois la silhouette d’une femme qui pleure. C’était tout un chagrin. De voir cette forme holographique, et surtout de ressentir la familiarité que j’avais avec elle m’a terrifiée. Je l’ai tout de suite reconnue sans la connaitre. C’était ma grand-mère maternelle. » 

« J'ai dû mettre des mots toute seule sur ces apparitions et ces visions. Toutes les nuits j’entendais des chuchotements. Finalement, j’ai pris mon courage à deux mains. Je ne pouvais plus subir ça tous les soirs. Il fallait qu’ils arrêtent. J’avais 9 ans. Moi, je n’avais rien demandé. Je leur en voulais de me faire aussi peur… J’étais dans une colère terrible. Je me revois droite comme un I dans mon lit en train de leur dire très fort : C’est terminé! Vous me faites peur. Vous me terrorisez. Je ne veux plus vous voir. Plus jamais! Ma demande a été entendue. » 

« Comme j’avais demandé de ne plus les voir, mais pas de ne plus les entendre, j’ai dû apprendre à vivre avec les chuchotements et les voix. La musique classique de mes écouteurs m’a cependant permis d’arriver à dormir. Mais je ne les ai plus vus. J’ai perdu la capacité de clairvoyance pour ne la récupérer que des années plus tard, à la suite de la mort de ma mère. » 

PERDRE MA MÈRE

Puis, en 2004, alors qu’elle a 26 ans, tout change. Elle perd sa mère de façon tragique et quitte définitivement l’enseignement pour se consacrer à son don.

« Douze ans avant le décès de ma mère, j’entends mes chuchoteurs intérieurs me dire que ma mère va mourir très jeune. Comme je veux comprendre ce qui se trouve derrière ce message, je vais chercher du côté de Freud pour voir si je ne fais pas un Œdipe tardif. Puis je vais culpabiliser en me disant que c’est peut-être moi qui veux qu’elle meure. Je vis mal cette information dont je ne sais que faire. Mon corps réagit par du psoriasis et de l’urticaire. » 

« En même temps, j’assiste à la déchéance psychologique de ma mère. Dépressions et moments difficiles se succèdent. Je sens bien que l’information que l’on m’a donnée est juste… J’essaie de tout faire, de jouer à la sauveuse, au coach de vie, à l’enfant parfaite. Je veux contrer le sort, mais en vain. Ma mère s’enlèvera la vie en 2004. » 

« Quand je suis arrivée dans la chambre funéraire pour voir sa dépouille, j’ai compris ce que signifiait l’âme et le corps terrestre. Tout devient clair. Elle n’est plus là. Mais je sens le besoin de lui laisser quelque chose de moi qui sera significatif. Comme je sais écrire, je vais lui laisser une lettre. Dans cette lettre, je vais surtout lui demander si tout ce que j’ai dans ma tête depuis toutes ces années n’est pas l’objet d’une folie ou d’une névrose. Elle qui ne croyait en rien. Toutes ces intuitions, ces prémonitions que j’avais appartenaient à un registre que je ne connaissais pas. Mais je savais que si c'était elle qui m'envoyait des signes, ce serait une preuve tangible pour moi. » 

Des signes en abondance!
« Des signes, j’en ai eu. Ma mère a laissé son empreinte partout où elle le pouvait. Elle a inondé mes rêves de sa présence, disséminé son nom dans des lieux improbables… Elle a mis un amour extraordinaire à se manifester et à me rassurer. Ce n’est pas dans l’éclat et le tumulte que j’ai compris les choses, mais dans le détail et la subtilité. Elle est devenue ma correspondante. Elle m’a confirmé qu’elle était bien là, que je n’étais pas folle, et qu’il y avait bien une vie après la vie. De l’autre côté nous sommes appelés à revisiter le film de notre vie. Il n’y a pas de grands jugements. Nous sommes nos propres juges, nos propres exécuteurs de conscience. » 

« Après sa mort, j’allais retrouver ma mère sur un banc en marbre dans un parc voisin. Je la voyais très contemplative dans ses pensées, car de l’autre côté on ré-analyse le champ des possibles. Elle a eu besoin de ce temps là pour travailler sur elle. J’ai senti qu’elle avait besoin de faire le point sur la vie qu’elle venait de quitter, sur les raisons qui l’ont poussée à s’enlever la vie. Elle a mis du temps à se soigner. Tout ceci m’a permis de mieux comprendre le suicide de ma mère et de faire mon deuil. »

« À la mort de ma mère, j’ai compris qu’elle avait choisi ça et que moi aussi j’avais choisi de vivre ça. La seule chose que nous ne choisissons pas, c’est le temps que nous allons mettre à réaliser ce à quoi on s’est engagé. Le seul libre arbitre qui est à notre disposition, c’est le temps. Les grands moments de bonheur autant que les épreuves sont de grands rendez-vous que nous avons déjà mis à notre agenda bien avant notre naissance. J'ai compris que les signes de l'au-delà étaient des cadeaux précieux pour cheminer dans mon deuil, ça répondait aux questions spirituelles que je me posais depuis longtemps. »

Et s’il existait un système de communication entre ces deux fréquences que sont le visible et l’invisible?
Un signe, un rêve, une synchronicité, une prémonition, une impression de déjà-vu feraient ainsi partie du langage que l’invisible utilise pour communiquer avec nous, langage que nous avons oublié. Recevoir un signe passe par le cœur. Nous en recevons tous, même si nous n’en sommes pas conscients.

« Pour moi, un signe c’est comme un rayon de lumière dans l’obscurité terrestre; c’est une marque visible d’un monde invisible; une main tendue, celle du Grand Tout. Je prends toujours l’image de la radio et de ses fréquences. Il suffit de tourner le bouton pour capter différentes fréquences. Même chose pour ce qui est du monde invisible. Percevoir un signe de l’Au-delà, c’est retrouver, l’espace d’un instant, notre langage originel, celui qui est perceptible et compréhensible par chacun d’entre nous. »

« On continue notre chemin de famille d’âmes ensemble, même après la mort, car nos disparus ont besoin d’aller jusqu’au bout avec nous. Ils entendent nos demandes. Ils rassemblent toute leur énergie et attendent le moment parfait pour nous dire qu’ils sont là. Ça peut être l’horloge qui s’arrête à l’heure de leur décès; une lumière qui s’allume alors que nous pensons à lui, un oiseau qui vient à notre fenêtre, un papillon qui se pose sur notre épaule… »

« Tout le monde peut recevoir un signe et à tout moment. Ce n’est pas une question de mérite, mais de posture intérieure. »

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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