Dans le temps de mes parents, on mangeait des aliments : des carottes, du poulet, du pain, du bœuf, du fromage, des œufs, du beurre, des oranges... Aujourd’hui, on « consomme » des nutriments : de la vitamine A, des protéines, du fer, du calcium, du cholestérol, de la vitamine C, des Omégas-3, oui, des Omégas-6, surtout pas! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué…
Par Lucie Douville, Éditrice du Magazine VIVRE
Il fut un temps où manger était une tradition qui se transmettait de génération en génération; où l’instinct, les sens et l’intuition étaient les ingrédients secrets de la personne qui cuisinait; où le livre de recettes de notre mère valait une véritable petite fortune…
Dans ce temps-là, « Penser local » n’était pas juste un slogan à la mode, mais une évidence que personne n’aurait jamais même pensé contester. Manger des aliments de saison, élever les animaux dans le respect de leur nature et enrichir la terre avec du fumier étaient les façons de faire utilisées. Le gros bon sens quoi! Jusqu’au jour où…
Quand le profit passe avant la Vie
L’industrialisation a fait irruption dans nos vies avec une seule idée en tête « Produire plus à moindre cout », un seul dieu à servir « Le profit à tout prix » et tant pis pour les conséquences à long terme. Nous en payons d’ailleurs toutes et tous le prix aujourd’hui.
Le blé s’est vu disséqué, dénaturé, raffiné et blanchi, perdant toujours un peu plus, à chaque opération, sa raison première d’exister : celle de nous nourrir. Même chose pour les betteraves à sucre qui, initialement fibreuses et de couleur beige foncé, se sont vues métamorphosées en petits cristaux d’une blancheur presque immaculée, rendant accros les enfants du monde entier, petits et grands…
Comment faire alors…
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article