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DOSSIER : « Avant, je faisais… Aujourd’hui, je suis! » Rencontre avec Danièle Henkel

DOSSIER : « Avant, je faisais… Aujourd’hui, je suis! » Rencontre avec Danièle Henkel

Tout ou presque a été dit sur Danièle Henkel. Personnalité publique depuis son passage à l’émission « Dans l’œil du dragon » de Radio-Canada, elle est en quelque sorte devenue une référence, et pas seulement pour les entrepreneurs et le milieu des affaires. Danièle Henkel inspire.

Par Sylvie Lauzon, Journaliste

Ce qui fait sa force, en fait, c’est qu’elle est multiple. Sa mère est juive, son père allemand, et elle a été élevée dans la foi catholique. Elle a vécu la moitié de sa vie au Maroc et en Algérie, l’autre moitié ici, au Québec. Son premier mariage a été arrangé par son frère, mariage duquel sont nés quatre enfants qui travaillent tous aujourd’hui dans son entreprise. Divorcée, elle s’est remariée au Québec.

Avant de quitter l’Algérie, elle conseillait l’ambassadeur américain en Algérie. Poste qu’elle a occupé pendant 12 ans, et pour lequel elle était bien rémunérée. Arrivée au Québec, comme bien des immigrants, elle peine à se trouver du travail correspondant à ses compétences. Elle doit recommencer à zéro et va réussir à réunir sa famille autour d’elle.

Danièle Henkel est multiple parce qu’elle porte en elle une grande partie de ce qui nous oppose, mais chez elle pas de division, pas de confrontation. Lorsqu’elle a reçu l’insigne du Chevalier de l’ordre national du Mérite de France des mains de la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, celle-ci lui a dit : « Vous êtes l’unicité dans l’universalité. » Ces mots décrivent Danièle Henkel à la perfection et expliquent également ses réussites.

DES DIFFÉRENCES QUI NOUS RASSEMBLENT

« Nous sommes tous à la fois uniques et universels. Nous vivons dans un univers extraordinaire. Lorsque l’on prend conscience de cette richesse, de cette multiplicité culturelle, générationnelle, la vie se transforme. Cette façon d’être, je la vis au quotidien à 100 %. Je ne laisse rien tomber, pas une seule miette, parce que la Vie est riche. Je ne peux pas perdre de temps. Je veux contribuer au monde à ma façon. »

Ces différences qui nous rassemblent est le titre de son dernier livre. Un ouvrage dans lequel elle nous parle de la vie, de la famille, de l’immigration, d’éducation, des jeunes, de la place des femmes, de l’entrepreneuriat. Elle nous parle de ces différences qui nous distinguent et qui, plutôt que de nous opposer, pourraient nous rassembler. 

Danièle Henkel porte en elle pratiquement toutes ces différences, et nous propose une autre façon de nous voir et de voir le monde. Elle voit grand et elle se dit qu’ensemble, en nous rassemblant, nous pouvons changer le cours des choses. Elle rejette l’idée d’être un modèle, ce qu’elle veut, c’est inspirer et rassembler.

« Lorsque je rencontre les gens et qu’ils me disent que je suis leur idole, je refuse. Je leur dis que je préfère être leur inspiration. La seule personne qui peut être un modèle pour vous, c’est vous. Idolâtrer une personne, c’est remettre son pouvoir dans les mains de l’autre. Ça veut dire que tu vis à côté de toi, que tu veux ressembler à l’autre, que tu ne vis pas en étant toi.  

JE SUIS UN ÊTRE VIVANT

Lorsqu’on lui demande qui elle est, on découvre toute l’amplitude de sa vision. Aujourd’hui, en 2020, elle ne se définit plus seulement comme une femme, ni seulement comme un être humain, mais bel et bien comme un être vivant.

« Je suis un être vivant qui, pour grandir, doit tenir compte du grand tout. Je fais la séparation entre l’être vivant que je suis et ce que je fais dans la vie.  Ma profession, c’est ce que j’ai choisi de faire, pas ce que je suis. Si je dois me définir, je dirais que je suis passionnée, rêveuse, et créatrice. Je dirais aussi que je suis capable de voir les possibilités là où l’on pense qu’il n’y en a pas. Il y a trente ans, j’aurais parlé de la femme et de la maman qui essaient de survivre, de faire en sorte que sa petite famille, son nid soient protégés, sécurisés. J’étais dans le combat. Je n’étais pas dans la compréhension de ce que c’est d’être, je faisais. Aujourd’hui, je suis. »

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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