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IL ÉTAIT UNE FOIS : Au début, j’y ai cru. Mais ensuite…

IL ÉTAIT UNE FOIS : Au début, j’y ai cru. Mais ensuite…

« Ce n'est pas parce que c'est dit par un enseignant reconnu, qui a écrit des livres, qui tient un micro, qui a des centaines de milliers de vues sur YouTube qu'il faut forcément croire ce qu’il dit. C’est la prise de conscience qu’il faut aller chercher sa propre vérité intérieure et choisir par soi-même le regard que l’on pose sur notre réalité.» Stéphane Brisset 

Par Laurent Fendt, Créateur de la Web-tv Hym-media

 

Laurent Fendt a eu la chance de rencontrer Stéphane Brisset qui est aujourd’hui auteur, coach, conférencier et qui travaille également dans le domaine de la spiritualité.

De la secte à la liberté de penser
Le chemin parcouru par Stéphane, alors qu’il avait 19 ans, nous montre combien l’illusion peut nous entrainer à suivre les traces d’un maitre pendant plus de 20 ans avant de nous rendre compte un jour que celui qui se prétendait maitre était loin de l’être.

Mais c’est aussi ce qu’a vécu Stéphane Brisset qui a fait de lui l’être humain qu’il est devenu. Aujourd’hui il remercie ce « maitre » non pas pour ce qu’il lui aura appris, mais pour ce qu’il aura appris lui-même à travers les expériences qu’il aura vécues et toutes les prises de conscience qui auront éclairé sa route. Voici donc un résumé de l’entretien qu’ils ont eu ensemble.

Qui était cet homme?
J'avais 19 ans quand je l'ai rencontré. La première rencontre a été plutôt frappante. Ç’a été pour moi comme une révélation. Il m'est apparu comme un maitre spirituel et c’est d'ailleurs comme ça qu’il se présentait sous le nom de Maitre Kuthumi. Il prétendait être l'archange Michaël. À l’époque, je le croyais. Je l’ai suivi pendant 20 ans sous forme de fraternité spirituelle. 

Nous avons vécu des moments très forts de fraternité, de spiritualité et de synchronicités. Cet homme donnait l'impression de bluffer au départ, il avait beaucoup de charisme. Ce qui m'avait impressionné, c'est qu'il avait les stigmates du Christ. Il me les avait montrés.  Réalité ou simulation? Je ne le saurai jamais, mais il y avait chez lui plusieurs choses très impressionnantes.

Les apparences peuvent être trompeuses… Plusieurs personnes pourraient être séduites par ce genre de personnage. Qu’enseignait-il?
Il est important de comprendre que ce n'est pas parce que des enseignants – dits spirituels –  ont des pouvoirs parapsychologiques, du charisme ou des dons que ce sont des saints. Ils ne sont pas irréprochables pour autant. C’est une notion très importante à comprendre.

Sa philosophie était très déstabilisante, c’est ce que j'appellerais de l'hyper dualité. C'était l'obsession quasi paranoïaque du malin, du diable. Il voyait le diable partout. Il fallait se méfier de tout le monde, même de soi-même. On ne pouvait faire confiance à personne, même pas à soi-même. Et à force de croire au diable, au malin, on se crée des preuves de l'existence du diable. 

Donc pour moi le diable existait. Il était là pour nous faire chuter. Et on se prenait donc pour des guerriers de lumière, pour des Jedi qui luttaient contre le mal. On avait vraiment le sentiment de faire partie d'une élite spirituelle très rare. C’était valorisant! Surtout quand on gravit les échelons dans un tel groupe. Moi j'étais presque devenu le numéro deux. Je n'étais pas loin d'aller à la droite du Père, si je peux dire… (sourire)

Ç’a duré longtemps?
Vingt ans. Ce qui était déstabilisant, c’est que tout ce qu’il disait ou faisait paraissait très crédible. Mais de fil en aiguille, au bout de quinze ans, il y a des choses vraiment pas claires qui se sont passées et qui m'ont déstabilisé, qui m’ont fait douter de plus en plus jusqu'au jour où j’ai « divorcé » de cette fraternité. Ç’a été très difficile pour moi. Ç’a même été traumatisant, très dur. Puisque je quittais le groupe, on me disait que j'allais directement en enfer. 

Quand on est attaché à un groupe et qu’on choisit de le quitter, c'est comme quand on est amené à se séparer dans un couple. On est encore attaché aux gens, on croit encore en ce qu'ils disent, on croit à leur sincérité… Quand, à l’époque, on m'a dit que j'allais bruler dans les flammes de l'enfer, que j'allais être totalement perdu, j'y ai cru. Et quand vous croyez que vous allez être anéanti, vous vivez effectivement l’anéantissement.

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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