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ÉDITORIAL : Réveillons-nous !!!

ÉDITORIAL :  Réveillons-nous !!!

J’ai toujours dit que j’atteindrais l’illumination en faisant ma vaisselle jusqu’au jour où j’ai eu un lave-vaisselle... Je plaisante!

Sans blague, à partir du moment où je me suis intéressée à ce qu’on appelait à l’époque le développement personnel, ce qui ne me rajeunit pas, je me suis peu à peu et de plus en plus extirpée du sommeil dans lequel j’étais plongée. Jusque-là, j’avais dormi ma vie, la subissant plus souvent qu’autrement.                                                                                                                                   

Je prends enfin ma vie en mains
Moi qui m’étais toujours laissé balloter sur les flots de la Vie, dérivant au gré de ses courants; moi qui avais appris à affronter ses intempéries en priant pour que vite revienne l’accalmie, il ne m’était jamais venu à l’esprit que je pouvais apprendre à pagayer. Pire encore, je ne savais même pas qu’il y avait des pagaies.

Quand j’ai réalisé que j’avais le pouvoir de naviguer sur les flots de la Vie pour donner une direction à ma vie, plutôt que de me laisser dériver, j’ai commencé à pagayer.

Pour que ma vie ne soit pas un beau gâchis
Alors que je vivais encore ma vie de l’extérieur, j’ai commencé - au début par curiosité - à jeter un œil à l’intérieur juste pour voir si je n’y trouverais pas des réponses à toutes les questions que je me posais, à tous ces non-sens que je vivais.

Je sentais, au plus profond de moi, qu’il devait bien y avoir autre chose que ce que je voyais, croyais, entendais, endurais… Car si VIVRE se résumait juste à naitre, étudier, travailler, se marier, avoir des enfants, divorcer pour se recomposer et planifier sa retraite avant de passer de l’autre côté, c’était un beau gâchis de vie. Mais en regardant à l’intérieur, j’ai compris que VIVRE c’était beaucoup plus grandiose que ce qu’on m’avait dit pour me garder endormie.

Pas de chouchous, pas d’élus
J’ai compris que Dieu ne réservait pas l’Éveil à ses chouchous; qu’il n’était pas nécessaire d’escalader l’Everest ou le Machu Picchu; qu’on n’avait pas à méditer jusqu’à ce que notre cerveau commence à bouillonner; qu’on n’était pas obligé de scander des mantras, de manger végé ou de respirer de l’encens à longueur de journée pour sortir de ce fameux coma dans lequel nous sommes tous plongés.

Dieu n’a pas une baguette magique pour nous taper sur la tête en disant : « Toi tu t’éveilles. Toi pas! » Non! Pour s’éveiller, notre simple et grandiose vie telle qu’elle est aujourd’hui nous suffit!

Mon quotidien, mon laboratoire
J’ai donc fait de mon quotidien mon laboratoire, le lieu de toutes mes victoires comme de tous mes déboires; l’arène parfois infernale où j’ai dû me battre, trop souvent contre mes propres pensées, pour reconquérir et préserver ce pouvoir que j’avais si longtemps ignoré, celui sans lequel je n’aurais jamais pu m’éveiller. Certaines batailles auront été titanesques, mais j’ai persisté.

Je n’ai plus observé ma vie juste au niveau de ses apparences : mes bons coups, mes moins bons; mes gains, mes pertes; mes victoires, mes échecs, mes amours, mes trahisons… J’ai plutôt cherché à comprendre le sens qui se cachait derrière tout ce qui m’arrivait et Dieu sait que du sens, il y en avait en abondance. Peu à peu, de prise de conscience en prise de conscience, je me suis éveillée. Ô, je sais qu’il me reste encore des croutes à manger, mais je vais y arriver.

Tout est et a toujours été là, pour moi
Après avoir beaucoup lu, vu et entendu parler de ce monde intérieur grâce à qui je me suis éveillée, je suis passée du développement au dépouillement personnel. J’ai compris que pour mener ma vie à bon port, je dois juste habiter pleinement et consciemment qui je suis. Tout est là, en moi, juste pour moi.

Si, dans la première moitié de ma vie, ma raison a été aux commandes de ma destinée, aujourd’hui c’est à travers mon âme que je « réfléchis » ma vie. Alors qu’avant je pensais avant d’agir, aujourd’hui je ressens pour ne pas réagir, car une réaction n’engendre jamais la bonne action.

L’Éveil, c’est maintenant!
Pour Dzogchen Ponlop Rinpoché, l’Éveil c’est ici, maintenant, à cet instant précis. Nul besoin de faire la vaisselle ou de pagayer, être Présent à notre vie suffit. 

 

Lucie Douville, Éditrice

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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