Rencontre avec David O’Hare
Chaque fois que j'inspire, mon cœur accélère. Chaque fois que j’expire, mon cœur ralentit. Chaque fois que j'inspire, je stimule le système sympathique, soit celui de la fuite/combat et chaque fois que j’expire je stimule le système parasympathique, soit celui du repos/relaxation. Et donc, en respirant volontairement, consciemment, il y aura réparation, restauration et régulation des systèmes de mon organisme, y compris celui de la digestion.
Par Helder D’Almeida
Ma rencontre avec la cohérence cardiaque a été tout à fait fortuite. Comme je suis bilingue, un fabricant de logiciels m’avait demandé de traduire son logiciel en langue française. J’ai donc eu accès au prototype de ce logiciel pendant quelque temps dans mon cabinet.
Très rapidement je me suis rendu compte qu'en mettant en place de simples pratiques respiratoires, on avait un effet très intéressant sur la gestion du stress et des émotions. J'ai donc commencé à découvrir des exercices que je demandais à mes patients de faire chez eux, exercices qui utilisaient la respiration et la reconnaissance des émotions pour découvrir ce qui s’était passé dans mon environnement qui a provoqué un changement dans mon comportement.
Comme il existe plusieurs pratiques qui utilisent la respiration, comme le tai-chi, le chi kung ou le yoga, pour quelqu'un qui ne connait pas la cohérence cardiaque, pouvez-vous nous expliquer en quoi elle consiste et comment elle se différencie?
C’est vrai que le terme « cohérence cardiaque » n'est pas un terme qui explique ce que l’on fait et pourquoi au juste on pratique cette respiration. Il faut d’abord savoir que toutes les régulations automatiques de notre corps, et je dis bien toutes, que ce soit la température, la digestion, la fréquence cardiaque, la régulation des hormones, les émotions comprises, tout ce qui est automatique dans notre corps est réglé par un système, le système nerveux autonome.
Ce système fonctionne sous deux modes : sympathique et parasympathique. Le système sympathique est associé au mode fuite/combat lorsqu'il y a danger et le système parasympathique est associé au mode repos/relaxation lorsque le danger est passé. En fait, mon corps cherche constamment à s'adapter à l'environnement en mobilisant de l'énergie lorsqu'il faut m'éloigner d'un danger ou d’un adversaire; il reconstitue ensuite l'énergie une fois le danger passé. Ce système s’adapte en permanence et toutes les régulations de mon corps participent à ce système nerveux autonome.
Vous ne pouvez pas, par votre volonté, augmenter votre température corporelle à 40 degrés, ou baisser votre fréquence cardiaque; tout comme par la simple volonté vous ne pouvez pas modifier votre taux de sucre dans le sang. Tout ça est hermétique. Le système agit de manière automatique.
Mais dans ce système automatique, il y a un système qui joue un peu sur les deux tableaux : la respiration. C'est le seul. Vous pouvez donc, par la volonté, accélérer ou ralentir votre respiration; vous pouvez prendre des respirations très profondes ou des respirations très superficielles.
En fait, il a été démontré que si on respire à une certaine fréquence, appelée fréquence de résonance, soit 6 respirations par minute, il va se produire un impact très puissant sur le système nerveux autonome, c'est-à-dire que vous allez le stimuler au maximum de ses capacités.
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