La nuit noire de l'âme est une sorte de « crise spirituelle » qui s'apparenterait, dans les émotions qu'elle nous fait ressentir, à une dépression. En général, contrairement à la dépression, la nuit noire de l'âme n'est pas réellement liée à un évènement particulier conscientisé, à une perte quelconque, mais à un « état d'esprit » sur la vie en général, sur notre vie en particulier et sur le monde qui nous entoure.
Par Fanny, Consultante Webmarketing, Professeure de Yoga
Les symptômes semblent être également un peu différents de ceux de la dépression. On est capable de fonctionner normalement au quotidien avec, parfois, des baisses de régime qui nous laissent comme seule issue de rester allongé quelques heures, voire une journée, et d'attendre que ça passe. Puis ça « va mieux ».
Au-delà de l'apparence, c'est le chaos
Au bout d'un moment, on s'habitue. On n'est pas au sommet de sa forme, mais on s'y fait, on reste chez soi. Il y a « simplement » un malêtre, un mal de vivre qui nous habite. En apparence, on fonctionne en mode automatique, avec un certain calme, alors qu'à l'intérieur c'est un bouillonnement chaotique. On pense qu'on est en dehors de la route, qu'on a pris un mauvais virage, qu'on s'est écarté de nous-mêmes, de notre chemin spirituel. On en vient même à penser que le chemin que l'on empruntait jusqu'alors n'était qu'une illusion et que la vie matérielle est le seul chemin qui existe réellement. L'aventure spirituelle est devenue douloureuse. On s'est aventuré sur un chemin qui nous demande de « chercher » et c'est difficile. On est tenté de revenir à « l'avant », quand ces questions ne se posaient pas
Un passage initiatique
Alors qu'on a l'impression d'avoir déserté le chemin spirituel, en réalité, on est en plein dedans! On se nettoie. Si la crise spirituelle ayant pour terme « Nuit noire de l'âme » nous vient de Saint Jean de la Croix, Carl Gustav Jung parle plutôt du « processus d'individuation » qui se vit souvent à la quarantaine, ou parfois plus jeune selon les expériences de vie de chacun et sa capacité à partir à l'aventure intérieure. On passe une partie de notre vie à s'acclimater, à faire ce qu'on nous demande, à répondre aux attentes extérieures puis, un beau jour, le processus d'individuation vient à nous tel un chemin initiatique où on apprendra à retrouver un lien profond avec soi, avec ses propres besoins.
Le ciel va t'attendre
Ces périodes de nuit noire de l'âme m'ont permis de faire le deuil de « rentrer à la maison », de vouloir être en lien avec ce Tout parfait, génial. Elles m'ont permis de choisir de vivre ici, dans la matière. On ne peut pas passer 60 ans de sa vie à chercher un truc qu'on aura juste quand on sera mort. Ce Tout, cet Un, Il est, Il était et Il sera. Il va t'attendre Donc, en attendant, on dit oui, on choisit la vie et c'est à ce moment qu'on peut développer la joie d'être là.
C'est vrai qu'on n'a pas demandé à venir au monde. Mais si on n'a pas demandé à être là, maintenant on la fait cette demande. On choisit d'être sur la planète avec ses contraintes et de jouer avec ses lois, avec ses difficultés, avec tout ça quoi!
Aujourd'hui?
Où tout cela m'a-t-il menée? Nulle part! J'ai juste appris à choisir d'être en vie et à me dire que c'est sympa. Moi Fanny, je choisis d'être là. Et quand tu ne seras plus là, tu retourneras à cet état d'être extatique, donc ne t'inquiète pas! Ce paradis perdu, il n'est pas perdu, il est juste là, quelque part, mais toi tu ne vis pas dedans. Toi, tu vis dans un autre paradis qui est le paradis terrestre, avec ses joies, avec ses plaisirs. Alors choisis d'être là, choisis de vivre!
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