Dieu parle à tout le monde… Qui écoute? Voilà la question!
Rêver d’une autre vie, s’inventer des besoins au quotidien, avoir peur de l’échec, de manquer de tout et de rien; se sentir jugé et souvent condamné; se dire que l’on ne sera heureux qu’une fois qu’on aura trouvé l’amour, ou encore lorsqu’on aura de l’argent à ne plus savoir qu’en faire. Est-ce que ces débordements de nos cerveaux hyperactifs ne vous semblent pas familiers? Probablement puisque c’est ce qui surmène nos vies. Est-ce que cette quête incessante du quelque chose de plus ne vous épuise pas?
Par Sylvie Lauzon, Journaliste
Avec la vie qui s’accélère constamment, posons-nous un instant. Et réfléchissons. Qu’est-ce que tout ça veut dire?
Pour Neale Donald Walsch, le célèbre auteur américain qui a publié près de quarante livres sur ses Conversations avec Dieu, nous sommes des experts dans l’art de créer des illusions. Des illusions qui nous condamnent à être éternellement insatisfaits. Des illusions qui nous font souffrir.
Illusion, ou pas?
Pour lui, ces mêmes illusions peuvent devenir d’extraordinaires outils d’évolution. À nous de choisir entre la prison de nos illusions ou le terrain de jeu que peut devenir chacune de nos vies. Après tout, sans le froid, le chaud n’existe pas!
« J’ai toujours pensé, même petit, qu’il existait une force plus grande que nous. J’y ai toujours cru. J’ai grandi dans une famille aimante avec des parents qui m’ont encouragé, inspiré et poussé. Pour eux, rien n’était impossible. J’ai grandi dans la croyance de l’existence de Dieu. Vers l’âge de 20 ans, ma foi s’est effritée. Mon attention a été détournée pendant des dizaines d’années, jusqu’à ce qu’un accident de voiture bouleverse ma vie. »
QUAND LA VIE BASCULE
Jusqu’à cet accident de voiture, Neal Donald Walsh avait une belle vie. Il dit lui-même que tout ce qu’il touchait se transformait en or. Il savait qu’il pouvait avoir du succès, et il s’en tenait à ça. Animateur de radio, puis journaliste et éditorialiste, il est dans la vie comme un poisson dans son bocal, sans aucune envie de voir l’océan.
Mais, à 49 ans, tout change. Un accident de voiture le mène littéralement à la rue. Il perd tout, et pour une courte période, devient un sans-abri. Sa colère le pousse à se questionner, et c’est là qu’il commence à entendre une voix; une voix qu’il associe à celle de Dieu. Il se met au service de cette voix, et consigne pas écrit tout ce qu’elle lui dit.
Est-ce véritablement la voix de Dieu qu’entend Neale Donald Walsch, ou est-ce sa propre voix intérieure qui lui parle? Est-ce si important puisque le message ressemble en tout point à ce qu’on a maintes fois entendu dans d’autres bouches, mais rarement compris et surtout accompli? Qu’il s’agisse des religions du monde ou des grands courants de pensée, l’humanité s’est souvent chargée, au fil du temps, de nous rappeler que nous faisons partie d’un tout, que nous n’avons pas à prouver quoi que ce soit à qui que ce soit, que nous sommes aimés.
Pourquoi faisons-nous donc alors la sourde oreille?
Peut-être bien parce qu’il est plus facile de s’accrocher à ce que l’on connait, même si c’est le pire, que de laisser nos illusions derrière nous pour explorer le territoire inconnu de ce que peut représenter une rencontre avec le meilleur de nous-mêmes.
DIEU
Quand on demande à Neale Donald Walsh de nous dire qui est Dieu, voici ce qu’il nous répond :
« Je vais commencer par vous dire ce que Dieu n’est pas. En un seul mot : rien! Il n’y a rien que cette force divine ne soit pas. Je dirai qu’elle est l’Essence, la Force première, l’Énergie pure qui est la vie elle-même. Elle se manifeste sous des formes aux déclinaisons infinies dans le cosmos, qu’elles soient visibles, ou invisibles. »
Et quand on lui demande qui est Neale Donald Walsh, et quand on demande à Neale Donald Walsh de nous dire qui est Dieu, voici ce qu’il nous répond :
« Je suis une personne ordinaire. Après mon accident, j’étais en colère, j’avais perdu tous mes repères. Je me questionnais, je tempêtais, et me demandais pourquoi moi? À cette époque de ma vie d’ailleurs il n’y avait pratiquement que de la place pour les pourquoi. Un jour, une voix m’a demandé si je voulais entendre les réponses à mes questions. Appelez ça intuition ou inspiration, mais moi, j’entendais bel et bien cette voix. Je l’ai associée à celle de Dieu, d’autres appellent ça autrement, mais cette voix tout le monde peut l’entendre. Elle me disait que je n’étais pas séparé de Dieu, que rien n’arrive jamais sans notre consentement, qu’il n’y a ni victimes ni méchants, que le bien et le mal n’existent pas. »
« Ces idées étaient nouvelles pour moi. Je ne pouvais y croire trop occupé à évaluer et juger chacun de mes gestes. Je me questionnais de plus en plus. J’en suis venu à entretenir une conversation ininterrompue avec Dieu. Je ne pouvais cesser d’écrire. Depuis le début, en 1995, j’ai tout consigné par écrit. C’est devenu en quelque sorte mon journal intime, mon journal de bord. En fait, Dieu expérimente à travers moi et moi à travers lui. Au bout du compte, il n’y a que moi qui possède les réponses à mes questions. Je n’ai jamais pensé un seul instant que quiconque lirait un jour toutes ces pages. »
Pour Neale Donald Walsch, Dieu n’est pas cette entité céleste qui régit l’univers et qui impose sa loi. Il n’existe pas de grand plan divin dans lequel nous devons tenir un rôle et qui, ultimement, fera de nous des êtres humains accomplis. Nous possédons tous un corps, un esprit, une âme, mais tout ça ne définit pas qui nous sommes. Ce ne sont que les outils par lesquels nous expérimentons la Vie.
Qui sommes-nous vraiment?
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article