Rencontre avec Olivier Raurich
«Sogyal Rinpoché a surtout été pour moi un maitre à méditer. Je pense que ce qui est bien avec les maitres tibétains, c'est qu'ils enseignent une expérience, ils montrent comment on peut entrer en profondeur dans la méditation. C'est vraiment très précieux.» Olivier Raurich
Par Lilou Mace, Vidéoblogueuse et auteure
Je suis heureuse de vous présenter Olivier Raurich, qui est bouddhiste et qui a eu pour maitre à penser Sogyal Rinpoché. Voyons ensemble ce qu’il aurait à partager avec nous sur le thème de l’Éveil.
Qu'est-ce que l'éveil pour toi?
Pour moi, l'éveil c'est vraiment la joie profonde de vivre. C’est retrouver sa joie intérieure, cette joie qui a toujours été là, mais qu'on a souvent perdue de vue à cause des souffrances, des blessures et des inhibitions. C’est retrouver la plénitude de l'amour dans lequel on peut vraiment donner, ouvrir son cœur sans crainte, sans peur, sans gaucherie, sans hésitation, sans inhibition. En même temps, c’est aussi la plénitude de l'amour efficace, c'est-à-dire de l'utilité dans le monde, car être responsable et utile ça fait aussi partie de l'éveil. Ce n'est pas juste un état passif, c’est aussi un mariage d’intelligence et d’action.
Le meilleur exemple c'est le Dalaï-lama. Il est à la fois incroyablement heureux comme un enfant, innocent comme un enfant et il porte la responsabilité de tout un peuple. Il agit pour le monde d'une façon incroyable. Et en même temps, on a l'impression qu'il n'a aucun souci au monde. Ça, ce sont les qualités de l’éveillé.
Comment apprendre à être avec ce qui ne va pas?
Il faut faire de l'espace en soi. En fait, je définirais mes méditations en deux mots : amour et lâcher-prise. Et pour moi le lâcher-prise c'est de lâcher tous les schémas mentaux qui nous oppriment, toutes les ruminations qui tournent dans notre tête, ces angoisses du futur, ces regrets du passé, ces jugements qu'on a sur soi; ce poids, ce disque nauséabond qu'on se repasse sans cesse dans notre tête.
La méditation nous apprend à lâcher tout ça. Et quand tu lâches tout ça, tu acceptes d'être dans un état d'esprit spacieux où tu peux être en amitié même avec ce qui ne va pas. C'est très important parce que dans la vie il y a des souffrances, il y a des blessures, des deuils, des changements, des pertes.
Quand tu es confronté à cette souffrance, tu lui dis oui... Tu l'accueilles. Tu la laisses être. Tu l'acceptes pleinement au lieu de te rebiffer, au lieu de penser à te venger, au lieu de te condamner, au lieu de faire tout un cinéma. Tu la ressens, tu l'accueilles et tu lui dis oui. C'est un acte quasi magique parce que par le simple fait de dire oui, cette souffrance s'apaise et tu peux passer à autre chose.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article