Que diriez-vous si, pour diriger un pays, les candidats étaient cotés? N’est-ce pas ce que font les étudiants pour entrer à l’université? Si on exige d’eux qu’ils possèdent les aptitudes pour pratiquer une profession, ne devrait-on pas exiger des élus qu’ils possèdent celles pour diriger une nation?
Lucie Douville, Éditrice
Dans l’évaluation, à la cote R pour Rendement actuellement exigée, j’en ajouterais une autre. La cote I pour Intégrité. Qui, selon vous, pourrait encore diriger?
L’intégrité, une espèce menacée
Il suffit de regarder le journal télévisé pour réaliser à quel point l’intégrité est mal représentée. C’est plutôt son opposé qui l’est. Des noms comme Trump, Monsanto ou les lobbies du sucre, du cannabis ou du lait sont loin de l’inspirer.
Comment expliquer que des personnes puissent s’éloigner de leur humanité au point d’oublier les valeurs avec lesquelles elles sont nées : l’honnêteté, la loyauté, l’incorruptibilité… Est-ce l’illusion du pouvoir? La fascination de l’avoir? Un manque flagrant d’intériorité? Le choix du superficiel au détriment de l’essentiel? Est-ce tout ça à la fois?
Intact, non endommagé, non diminué
Intégrité vient du mot integer qui signifie : état de ce qui est intact, non endommagé, non diminué, entier, parfait. C’est, à quelques mots près, ce que m’inspirerait la vue d’un nouveau-né! Je crois que nous venons au monde avec absolument tout ce dont nous aurons besoin pour que notre voyage soit non seulement unique, mais parfait, et pour qu’entre la ligne de départ et le fil d’arrivée, nous puissions bonifier l’être humain que nous aurons été. Toutes les ressources sont là, prêtes à être utilisées. Notre défi? Ne pas s’en détourner.
Divinement parfait!
Imaginez que vous teniez dans vos bras un bébé dont la douceur de la peau n’a d’égal que son parfum, tout simplement divin. Vous y êtes? Imaginez maintenant que ce tout petit bébé, qui a les cheveux blonds comme les blés, porte le nom de Trump, Donald étant son prénom. Oups! Quel effet ça fait? Et pourtant… Comme vous et moi, ce bébé aura eu droit au même choix : développer son humanité en bonifiant l’être humain qu’il fût à son arrivée, ou pas. Tout est toujours question de choix.
On nait intègre. Le rester est un choix!
Toutes les qualités inhérentes à notre humanité sont accessibles dès notre arrivée. Libre à nous ensuite de les développer. Si l’intégrité, la droiture et la loyauté pourront nous permettre de voyager du point A au point B sans nous égarer, la cupidité, le mensonge et l’immoralité vont nous propulser aux confins d’un égarement sans fin. Et pourtant, au point A, nous avions tous accès aux mêmes choix!
Tu es poussière et…
La vie pourrait se comparer à une course à obstacles que nous venons livrer. Impossible d’y échapper. Nos corps arrivent tous sur Terre de la même manière et, une fois la course terminée, c’est la même finale qui nous est réservée. « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. » Alors, peu importe qu’entre la ligne de départ et le fil d’arrivée on ait été riche ou pauvre, président ou indigent, aux finales de la poussière, c’est de la poussière… Mais entre le départ et l’arrivée, on a une course à jouer.
Faire de l’intégrité mon phare
Si, en apparence, vos obstacles vont sembler différents des miens, en essence, nous aurons tous accès aux mêmes qualités pour les surmonter, de l’immoralité jusqu’à la sainteté. Mais… tant et aussi longtemps que l’intégrité va inspirer nos choix, actions, paroles et pensées, peu importe l’obstacle que nous allons rencontrer, nous allons toujours nous relever, car tomber en ayant fait preuve d’intégrité, ce n’est pas tomber.
Choisir pendant qu’il est encore temps
L’intégrité est la qualité ultime autour de laquelle notre vie devrait s’articuler, notre ancrage, notre phare, notre bouée. Mais, ça demeure un choix! Chose certaine, une fois la course terminée, peu importe la quantité de poussière qui va rester, arrivés de l’autre côté c’est notre cote I qui va déterminer où nous serons logés : penthouse ou rez-de-chaussée. Rendus là, on n’a plus le choix!
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article