Il arrive que petit à petit, parfois sans aucun déclencheur, ta tête se mette à te jouer des tours. La déprime s’installe dans ton quotidien qui se décline désormais en nuances de gris. Des idées noires émergent dans ton cerveau. Et puis un jour, accablée par une si grande détresse qu'elle semble désormais faire partie de toi, la seule solution te venant en tête est de quitter ce monde, pour ne plus ressentir cette souffrance.
Par Vanessa Beaulieu, Assistante réalisatrice, cinéma/télévision, et auteure
Si tu vis avec ces pensées, dis-toi que tu n’es pas seul. Environ 12 % de la population québécoise souffrira d’une dépression au cours de sa vie. Deux personnes sur trois n'iront pas chercher l’aide nécessaire et une personne sur dix aura des pensées suicidaires. C’est énorme…
Quand la tempête s’installe dans ma tête
J'ai 28 ans et depuis deux ans, je suis en rémission d'un grand mal de vivre. Je dis « rémission » parce que je sais que je suis encore fragile. En 2015, après avoir vécu une série d'évènements difficiles, une tempête s'est installée dans ma tête. Même les antidépresseurs prescrits par mon médecin de famille ne venaient pas à bout du mal qui me rongeait.
Le médecin m’avait prévenue que j’allais sans doute ressentir des effets secondaires désagréables au début de la prise de mon médicament. Je devais me reposer, voir des gens, bien manger, faire du sport ET prendre au sérieux ma psychothérapie. Difficile de réaliser toutes ces tâches lorsque tu as seulement envie de dormir en boule dans ton lit, que juste manger ou te laver te semble une montagne impossible à gravir! Alors je ne l’ai pas fait.
Un jour, j'ai pensé que la seule façon d'en guérir était de mourir, tout simplement. Aucune autre solution ne m’apparaissait efficace. Je ne savais plus quoi faire pour voir apparaitre une bride de bonheur.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article