«En Occident les structures mentales sont extrêmement puissantes. On s'y accroche comme à un malheur qu'on connait plutôt que d'oser tout lâcher pour aller vers un bonheur qu'on ne connait pas. Et ce bonheur qu'on ne connait pas encore, c'est notre nature profonde. Tout ce à quoi on s'accroche nous dénature, que ce soient des idées toutes faites, des formes pensées, des conditionnements, des objets, des personnes, le passé, le futur Dès qu'on est ailleurs que dans le moment présent, on se dénature. On se fait avoir. On est dans l'illusion.» Patrice Coquereau
Par Lilou Macé, Auteure et vidéoblogueuse
Aujourd'hui, je suis heureuse de vous présenter l'entrevue que j'ai réalisée avec un comédien, auteur, conférencier et metteur en scène que vous connaissez. Mais peut-être ne connaissez-vous pas tout le chemin qu'il a parcouru pour réussir non seulement à découvrir sa nature profonde, mais surtout à la vivre pleinement. De la dualité à l'unité, voici Patrice Coquereau
Nous allons parler d'intuition et ça, un sujet qui me passionne As-tu toujours fonctionné à partir de ton intuition?
En fait l'intuition a toujours été présente dans ma vie, mais aujourd'hui je peux dire que c'est mon guide. Après avoir été longtemps prisonnier du rationnel, j'ai vécu des épreuves qui m'ont permis de me libérer de cette prison en mettant aux poubelles ce qui me pesait, pour aller vers ce qui me porte. Aujourd'hui, à 52 ans, j'aborde la vie avec beaucoup plus d'enthousiasme, et de nouvelles portes s'ouvrent devant moi.
Qu'est-ce qui fait qu'on a tant de mal à libérer notre créativité pour lui permettre de s'exprimer?
C'est la peur. Il y a deux grands courants dans l'existence : la peur et l'amour. L'amour est fait de mouvement alors que la peur, elle, c'est littéralement de la glace, c'est comme un iceberg. Ça prend donc beaucoup de chaleur, d'attention, de présence et d'amour pour faire fondre toute cette glace et passer à un niveau plus fluide, où tout circule, comme de l'eau, et même encore plus léger, gazeux, comme de la vapeur d'eau. Plus on met de chaleur et d'attention sur une lourdeur ou un blocage, plus la glace va fondre et la situation va redevenir fluide.
Comment définis-tu l'endroit où tu te trouves en ce moment? Quelle est ta compréhension du monde, de la vie?
J'ai l'impression de vivre une seconde naissance, une seconde floraison. Ce que j'expérimente et ce que la vie me renvoie comme confirmation, c'est qu'en fait nous sommes tous de passage sur Terre, tout est mouvement, et nous sommes ici pour expérimenter toutes sortes de choses. En tant qu'être humain, nous sommes incarnés dans un corps, c'est notre forme. Cette forme peut être comparée à ce qui est fixe. Mais à l'intérieur de la forme, il y a du mouvement, il y a une vie qui, elle, est infinie.
J'utilise souvent l'analogie de la page blanche. Quand je pense à Dieu, peu importe comment on l'appelle, soit l'Énergie, le Non-dit, le Tout, l'Espace, etc., pour moi l'image qui vient, c'est une page blanche et sur cette page blanche on peut écrire, créer. Que ce soit une page blanche, une toile, ou un écran d'ordinateur, en étant dans cet espace de non-dit, non défini, non formaté, non formé, on n'a qu'à dire oui à la vie!
Dès qu'on s'accroche à une forme, que ce soit notre corps, une forme pensée, une personne, des objets; que ce soit le passé ou le futur, dès qu'on s'accroche on se piège. C'est la même chose pour la connaissance... On ne doit pas s'y accrocher, on doit la laisser aller pour retrouver la page blanche, cet espace de création avec ses infinies possibilités.
Comment avances-tu maintenant?
Tout ce dont on a besoin c'est d'avoir une intention claire. Tout se met en place, un peu comme si le Grand Tout s'organisait pour nous placer sur notre chemin afin que nous puissions avoir accès à tout ce dont on a besoin. C'est d'une puissance incroyable! On quitte la s du bien et du mal, du haut et du bas, du positif et du négatif, et on entre dans l'unité. Je commence à surfer sur cette vague, ce Tout dont je fais partie, dont on fait tous partie. Quand on se déleste de toutes les peurs, de tous les conditionnements, plus rien n'entrave notre façon d'avancer. La vie nous répond instantanément ou du moins plus rapidement.
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