J’ai compris que la vie que j'expérimente est le reflet de ma conscience. Donc, si je veux influencer mon expérience de vie, pas juste sur le plan financier, mais sur tous les plans, je dois commencer par assumer la responsabilité de ma propre vie, m'intéresser à ma façon de penser, à mes mécanismes, au regard que je porte sur mon passé et sur le monde afin de développer une meilleure maitrise de moi.
Lucie Douville
Comme la majorité des jeunes adultes qui font leur entrée dans la vie professionnelle, après avoir vu ses parents se donner corps et âme au travail, François Lemay a choisi d’emprunter le même chemin. Son objectif au départ? Travailler fort, faire du fric, pour ensuite mener une belle vie...
Il a donc créé une compagnie de paysagement qui a atteint un tel niveau de prospérité, qu’il s’est lui-même perdu de vue. Ce n’est pas la belle vie qui l’attendait au détour, mais un burnout. C’est là qu’il a commencé à s’intéresser au développement personnel et, fidèle à lui-même, il s’est tellement investi qu’il est devenu boulimique…
Dans cette phase de boulimie, quelle est la plus grande prise de conscience que tu aies faite?
J’ai compris que notre façon d'interpréter la Vie influence notre façon de créer notre vie. J’ai aussi compris que je pouvais influencer ce que je créais dans ma vie en changeant le regard que je portais sur la Vie; que j’avais la capacité de changer mes pensées, mes automatismes, mes émotions, mes réactions… Tout!
C'est de loin la plus grande prise de conscience que j'ai faite : je peux influencer ma vie en changeant ma façon de percevoir la Vie.
Quel a été l'enseignement phare, la première brique du nouvel « édifice » que tu te préparais à construire?
Alors que j’étais en burnout, j’ai entendu un conférencier québécois, Pierre Morency, dire ceci : « Nous sommes à la source de tout ce qui se présente dans notre vie. » J’avais des problèmes financiers, j’étais stressé, anxieux, rien ne fonctionnait. Ça m’a frustré. Je me suis dit : « Il ne comprend absolument pas ma réalité à moi, François Lemay! » J’ai pris environ 2 ans avant d’intégrer ce principe de responsabilité.
J’ASSUME LA RESPONSABILITÉ DE CE QUE JE VIS
Au début, je détestais penser que j’étais responsable de ce qui m’arrive, je repoussais complètement cette idée, et aujourd'hui, c'est ce que je traine avec moi partout, dans tout ce que je fais. Vraiment! Tant et aussi longtemps que tu ne prends pas la responsabilité de ta façon de penser, de ton passé, de ta vie, tu ne vas nulle part.
Tu as écrit C'est aussi ça la vie, L'art de percevoir autrement. Qu’est-ce qui t’a amené à écrire ce livre?
J’ai écrit ce livre suite à la pandémie. Durant cette période on voyait les gens se déchirer, se dénoncer, se juger… Plusieurs en ont souffert. Il y avait aussi des gens, soi-disant en développement personnel, qui pointaient du doigt les personnes qui ne mangent pas végé, qui ne boivent pas de jus vert, qui prennent l'avion, qui ont des voitures à essence… Ils jugeaient sévèrement ceux qui ne pensaient pas comme eux.
Mais on vit dans un monde de polarités : Yin/Yang, chaud/froid, grand/petit, noir/blanc, etc. Dès qu'on commence à cultiver un mode de pensée, si on juge son opposé on se sépare, on se coupe de la Source, du Tout. Quand j’ai vu ce mouvement s’amplifier, je me suis dit qu’il fallait développer l’art de percevoir autrement. Tant que je vais penser que moi j’ai raison et que l’autre a tort, je vais souffrir.
OUI, ÇA EXISTE…
ET SON CONTRAIRE EXISTE AUSSI!
Ici, sur Terre, tout existe, son contraire existe aussi et c’est OK. La Vie, c'est ça, c'est ça, ça et aussi ça… Il faut apprendre à choisir où on veut mettre notre attention pour voir fleurir ce qu’on a envie de voir fleurir dans notre vie. Mais le jour où je choisis de mettre mon attention sur ce que je veux voir fleurir, je dois être conscient que l'opposé de ce que je cultive existe aussi. On doit arrêter de vouloir tout contrôler. Il faut ouvrir grand notre cœur et accueillir les gens qui ne pensent pas comme nous, parce que c'est aussi ça la Vie.
Pourquoi a-t-on autant de difficulté à accueillir ce qui est?
Parce qu'on est agité. On a peur. On connait tous la phrase « Homme de peu de foi », eh bien nous, on manque cruellement de foi. On veut tout contrôler pour être sûr de ne pas souffrir. Il faut s'apaiser. Il faut libérer le potentiel de notre esprit et réussir à se sentir en sécurité, même quand on vit des choses qui ne sont pas agréables, en ayant la certitude que ça aussi ça va changer, que ça va se placer.
C’est un art à développer, l’art de vivre en pleine conscience, de lâcher prise, de se détacher, d’accueillir, d’accepter, de s'incliner, de se détacher et de s’abandonner dans une foi totale. À partir du moment où tu es connecté, dans un abandon absolu, dans une confiance absolue, dans une foi absolue, non seulement le corps et le système nerveux se relâchent, mais les portes de la Vie s’ouvrent devant toi.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article