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HEUREUX AU BOULOT : Regarder, comme si c’était la toute première fois

HEUREUX AU BOULOT : Regarder, comme si c’était la toute première fois

Einstein a écrit un jour : « Un homme qui n’est plus capable de s’émerveiller a pratiquement cessé de vivre. »


Rémi Tremblay

Lors de nos rencontres de groupes de codéveloppement, nous avons entamé un fascinant dialogue sur le thème de l’émerveillement, cette capacité que nous possédons de saisir la beauté du monde, de la Nature, des gens qui nous entourent.

Cette sensibilité à nous laisser toucher, bouleverser, attendrir par le beau, le bon, le juste.

Changer de regard
Pour amorcer notre réflexion, chaque participant.e devait raconter un moment d’émerveillement vécu dans le dernier mois et plusieurs ont affirmé avoir eu de la difficulté à en saisir un. Si cette prise de conscience nous a attristés, elle est venue réveiller l’enfant en nous qui possède toujours cette soif de se laisser à nouveau « flabbergaster » par la beauté du monde.

Il nous est apparu que, pour y parvenir, nous devions retrouver un regard neuf… Se libérer du connu. Regarder le monde, l’autre, comme si on le voyait pour la première fois. Nous enfermons si souvent les autres : conjoints, enfants, amis, collègues, etc. dans la perception que nous avons d’eux. Nous ne leur permettons pas de se manifester autrement, nous enfermant ainsi de la même façon.

Sortir du personnage
Si je réussis à regarder la personne qui partage ma vie depuis plusieurs années avec un regard neuf, elle devient alors une source potentielle d’émerveillement. Notre ami Dr Serge Marquis dit que le plus beau des spectacles, c’est un être humain qui devient véritablement qui il est. Développer une posture d’émerveillement peut être pour l’autre l’occasion d’apparaitre, de sortir du personnage dans lequel nous l’avons enfermé.

Imaginez l’impact sur l’autre d’être regardé de la sorte! Si nous développions cette compétence au travail, nous n’aurions plus besoin des programmes de reconnaissance, car un tel regard viendrait nourrir notre essence.

J’existe!
Le regard d’émerveillement donne le sentiment d’être en vie, d’exister dans ce qu’on a de meilleur à offrir, autant à la personne qui l’offre qu’à celle qui le reçoit. S’émerveiller c’est aussi une façon de mieux se connaitre, de rencontrer le meilleur de soi, des parties de nous-mêmes parfois moins visitées. Je vous raconte ici un dialogue que j’ai eu avec notre ami André Barbeau, abbé au monastère de l’Abbaye Val Notre-Dame, et qui a ouvert mon regard sur cette possibilité.

On est touché par ce qui nous habite
Alors que je revenais de contempler le lever du soleil, je croise Dom André et lui mentionne à quel point j’ai été bouleversé par ce spectacle matinal. Il me répond : « C’est impossible! » J’ai protesté en lui disant que j’avais véritablement été bouleversé par cette scène.

Il a alors ajouté : « Ce n’est pas comme ça que ça s’est réellement passé. Tu as trouvé le lever du soleil tellement superbe que tu as pris le temps de le contempler assez longtemps pour rencontrer le lever de soleil en toi. C’est ça qui t’a bouleversé ». OUF! Quel enseignement!

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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