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SPIRITUALITÉ : La mort n’est pas la fin, au contraire… Rencontre avec Sonia Barkallah

SPIRITUALITÉ :  La mort n’est pas la fin, au contraire… Rencontre avec Sonia Barkallah

Une chose se dégage des recherches sur les expériences de mort imminente (EMI) : la grande majorité des « expérienceurs », soit les personnes qui ont vécu cette expérience, est apaisée face à la mort. Ceux-ci ne la redoutent plus et ils perçoivent la vie plus sereinement. Que pourrions-nous donc apprendre des EMI pour vivre de notre belle vie et mourir de notre belle mort?

Par Sylvie Ouellet

Qui peut mieux répondre à nos questions que Sonia Barkallah, journaliste et auteure du livre Et si cela vous arrivait? Ces expériences de mort imminente qui transforment nos vies, réalisatrice du film Faux départ, organisatrice des deux premières Rencontres internationales sur les EMI. Elle possède la rigueur nécessaire pour en parler, en plus d’avoir mis en pratique divers enseignements appris des « expérienceurs ».

Sonia, dès votre enfance, vous étiez en quête de sens et posiez des questions sur la vie et la mort à votre entourage. Cet élan profond à comprendre la vie vous a-t-il plongée dans un questionnement mental sans fin ou a-t-il été source d’apaisement?
Dans mon enfance, cela ne m’a pas apaisée du tout. Au contraire! Ce fut le déclenchement d’une phobie. Ma mère ne sachant pas me répondre, l’angoisse émotionnelle plus que mentale m’a envahie. Ce qui a généré des peurs qui refont surface par moment. En fait ce qui me hante ce n’est pas tant la mort, mais la perte de mes proches.

Avec le temps, comment êtes-vous parvenue à calmer ces peurs et ces phobies?
Ce sont les témoignages des « expérienceurs » d’EMI qui m’ont aidé à apaiser cette phobie. Lorsqu’on écoute leurs témoignages pour la première fois, quelque chose de magique survient.  On y retrouve un aspect plus humain qui nous réconcilie avec le grand mouvement de la vie. C’est comme un rappel de quelque chose de vrai qui résonne en nous; une sorte de vérité inconsciente qui nous procure un apaisement immédiat.

En entendant les « expérienceurs » s’exprimer avec sincérité et authenticité, mes doutes se sont envolés. J’ai compris que la mort n’était pas une fin, qu’il y a vraiment quelque chose après la mort. Il ne faut pas en avoir peur. Au contraire, la mort est quelque chose de bienfaisant, d’apaisant.

Ces témoignages ont-ils apporté d’autres changements dans votre vie?
L’apaisement nous éloigne de la peur et nous permet d’avoir confiance. Cette confiance est un peu comme un moteur de vie qui nous permet de nous fier de plus en plus à notre être et à notre intuition. Ce n’est plus la peur qui nous dirige ni le mental. Nous laissons ce qui nous constitue nous guider. 

Après une EMI, les « expérienceurs » vivent-ils une vie plus posée et davantage tournée vers l’essentiel?
Oui! Kenneth Ring a été l’un des premiers à observer ces transformations de priorités chez les « expérienceurs ». Leur échelle de valeurs se transforme radicalement après l’EMI. Le bienêtre, la solidarité, le partage et l’amour sont placés en tête de liste. Ils délaissent la compétition et la réussite tant sociale que matérielle. 

Est-ce ce contact avec l’amour inconditionnel qui transforme ainsi les « expérienceurs » et leur donne cette vision si différente de la vie?
Je dirais oui. Lorsqu’ils tentent de décrire cet amour, ils disent qu’il est plus fort que celui éprouvé envers nos parents, nos enfants, notre conjoint ou nos amis. Plusieurs disent même qu’il est un milliard de fois plus puissant que ce qu’on peut ressentir sur Terre. Quand on y a touché, tout le reste n’est que futilité. Cela nous permet aussi de comprendre que si la mort d’un proche n’est pas facile à vivre, au niveau du cœur nous ne sommes jamais séparés. L’amour inconditionnel est plus fort que tout. Il transcende le temps et l’espace. Lui seul peut opérer des transformations si spectaculaires. 

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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