Qu’est-ce que la Vie? Voilà toute une question! Pour nous, humains, elle commence par ces deux organismes infimes – pourtant déjà bien vivants – que sont le spermatozoïde et l’ovule. La rencontre de ce couple infinitésimal, après avoir fait brièvement connaissance, culminera en leur union. Il y aura fusion complète de ces deux corpuscules pour n’en former qu’un seul. Un seul nouveau corps, mais ô combien plus grand!
Stéphane Matte
À eux seuls, microscopiques résidents d’un monde qui nous est étranger, ils possèdent les plans pour la construction d’une entité organique qui ne sera rien de moins qu’approximativement 500 billions, soit 500 000 000 000 000 de fois supérieure en taille et en volume. Tout un projet!
Quoique cela puisse paraitre audacieux, c’est simplement la nature qui suit son cours et ces êtres microscopiques ne sont pas devant une tâche irréalisable, mais plutôt devant « ce qui va de soi ».
De l’infiniment petit à l’infiniment parfait
La complexité d’un système informatique n’est rien comparée à toute la logistique et à la mécanique sous-jacente au corps humain. Le système digestif, à lui seul, possède une bibliothèque d’informations gigantesque : le simple fait de transformer une pomme, de la décomposer chimiquement en molécules et d’en répartir les constituants au bon endroit et de la bonne façon relève d’une aberrante complexité et d’un « savoir-faire » qui dépasse notre entendement.
Nous noircirions des millions de pages avant d’arriver à une complète description du seul système digestif, alors que l’immense nombre d’informations et d’instructions du système entier tient à l’intérieur de deux cellules microscopiques! Difficile de ne pas être émerveillés devant une telle prouesse de la Nature.
D’insondables mystères
Et pourtant, nous ne réfléchissons que rarement à ces choses, car elles font inconsciemment partie du domaine de l’acquis. Nous savons qu’il en est ainsi pour tous les mammifères, mais nous n’occupons pas nos pensées avec ce genre de merveilleux mystères.
En effet, bien au-dessus de tout cela, nous ne pensons qu’au nom que nous donnerons à l’enfant, à la couleur de sa chambre, à son inscription à la garderie, en priant pour que cela soit possible. Est-ce que ce sera un garçon ou une fille? Qu’à cela ne tienne! Ce sera une construction d’une incommensurable envergure considérant la « taille » des deux seuls bâtisseurs et détenteurs du plan!
Pourquoi vouloir tout banaliser?
La Vie est amplement miraculeuse et pourtant nous la banalisons où qu’elle soit. Nous nous détournons sans cesse de l’essentiel, c’est-à-dire de l’émerveillement naturel et amoureux que nous procure la Vie lorsque nous lui accordons notre attention.
Bien sûr, la science lui accorde de l’importance en l’étudiant, mais ce faisant, elle lui enlève tout l’aspect vivant et n’en fait que des bouts d’une mécanique aussi accidentelle que prévisible. À quoi bon? Ne serait-il pas de loin préférable de vivre la Vie en s’imprégnant de ses mystères et de ses miracles? Ils sont pourtant partout.
La Vie interpelle tous nos sens
Du chant des oiseaux au concert des criquets, en passant par le murmure du vent dans les arbres, la Vie interpelle nos sens dans une remarquable symphonie auditive et visuelle. De l’arc-en-ciel à la lumière particulière de l’aube et du crépuscule en passant par l’éclair d’un orage, tout y est pour nous rappeler l’intensité et la merveille du miracle de la Vie.
Mais la majorité d’entre nous y est aveugle et sourde, écrasée sous le poids du quotidien, alors que notre première responsabilité est celle de vivre la magie de la Vie, de s’y fondre et de comprendre notre interaction avec elle.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article
