Le but de l'évolution personnelle est d'être de plus en plus naturel, vrai, ludique, loyal et créatif, peu importe les situations, loin des comportements appris ou instinctifs. Et plus nous serons nombreuses et nombreux à emprunter ce chemin d’évolution, plus nous formerons ensemble une Humanité vraie.
Par David Ciussi, Psychogérontologue
En d'autres termes, une humanité formée de personnes sensibles, authentiques, responsables et spontanées, évoluant dans leur rapport aux autres, aussi bien au quotidien que dans toutes les circonstances de leur vie.
Une humanité composée de personnes qui choisissent de vivre leur vérité dans l’instant présent, qui voient dans la sérénité une expression naturelle du courant de la vie, comme elles le voyaient lorsqu’elles étaient des enfants.
Goûter au privilège d’exister
Vers deux ans, l’enfant découvre le langage. Il balbutie des paroles, la tonalité de sa voix est enjouée, joyeuse, admirative, étonnée. Il apprend à parler. Sa maman ne le comprend pas toujours, mais il ne se sent pas victime pour autant.
Il adore s’exprimer, dire son ressenti, pouvoir le partager avec les autres et découvrir que les autres ont compris. Il aime la liberté : liberté de parler, de ressentir, de s’émouvoir de tout, même d’un simple objet. Il aime jouer, rire, apprendre, se tromper, essayer et recommencer. Il voit l’incertitude comme une simple curiosité. Il aime naturellement ce qu’il vit, sans se poser de questions.
L’enfant nous donne les clés pour entrer dans une humanité spirituelle et vraie. Dans sa voix coule une rivière joyeuse, colorée et aimante. Il vit l’expérience spirituelle d’exister dans un lieu où tout est possible, illimité; où la compassion pour la vie est naturelle, sans précédent, sans modèle; il vit dans l’innocence de sa vérité.
Réhabiliter en nous l’enfant que nous avons été
Nous devons réactualiser le potentiel de l’enfant que nous avons déjà été si nous voulons passer d’une humanité mécanique à une humanité spirituelle et vivre dans une société vraie qui reconnait les valeurs reliées au miracle d’exister.
La personne qui sait actualiser ce potentiel est une personne vivante. Sa pensée est vive, cristalline, puissante; elle vise la joie de penser et d’agir. Au milieu de l’unicité des contraires, elle sait prendre conscience du moment où les activités de son cerveau s’enrayent. Elle peut alors rester présente à l’activité à laquelle elle s’adonne, sans devenir l’expression de la pensée qui traverse son esprit. Elle est capable de voir comment elle se quitte et savoir, en même temps, revenir au cœur de son équilibre.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article