Elle se dit de nature multidimensionnelle, elle nous présente plusieurs facettes d’elle-même, et c’est d’ailleurs cet aspect de sa personnalité et son besoin de « se réunir » qui l’ont incité à s’intéresser à la cohérence.
Par Marilyne Petit
Je savais que Thi Bich Doan était une scientifique, docteure en philosophie et spécialiste des sciences cognitives. Je n’ai donc pu m’empêcher de sourire quand j’ai vu apparaitre le nom Perle bleue lorsqu’elle s’est branchée à la visioconférence pour faire l’entrevue. J’ai tout de suite reconnu la chercheure, mais aussi l’artiste et la femme spirituelle que j’avais rencontrée en lisant ses deux livres. Ma curiosité a donc été piquée…
Elle m’a expliqué que Thi Bich, son deuxième prénom, signifie poésie en vietnamien. Quant à son premier prénom – qu’elle n’utilise plus parce qu’il est un peu plus compliqué à prononcer – signifie Perle bleue. Elle m’a aussi raconté qu’il y a une dizaine d’années, par curiosité, elle avait surfé sur internet en faisant une recherche sur Perle bleue. Elle avait découvert une histoire spirituelle qui racontait que lorsque l’on vit l’éveil, il y a une petite perle bleue qui apparait au niveau du troisième œil.
Est-ce que ce nom la prédestinait à faire ce voyage intérieur, à vivre ce rendez-vous avec son soi divin et à s’abandonner aux mains de l’Univers pendant un an?
EN QUÊTE D’ÉVEIL
Elle aura d’abord cherché l’éveil à travers ses lectures, ses pratiques contemplatives, puis dans des laboratoires scientifiques, sans pour autant y trouver toutes les réponses qu’elle cherchait. Pendant ces années, sa tête et son esprit se seront bien entendu enrichis grâce aux recherches qu’elle aura faites. En parallèle elle va avoir expérimenté son corps grâce aux arts martiaux et à la méditation. Quant à son cœur, c’est en vivant simplement sa vie, dans le ici et maintenant, qu’il aura embrassé l'éveil et gagné sa perle bleue.
Dans son livre La cohérence, Cœur, Corps, Esprit, Thi Bich écrit que plus nous nous rapprocherons de la source, de ce que nous sommes, plus nous aiderons les autres à se rapprocher de leur propre source. Elle ajoute que c’est le meilleur cadeau que nous puissions nous faire à nous-mêmes et faire aux autres aussi.
Le temps d’une rencontre, si c’est avec Thi Bich Doan que nous avons rendez-vous, c’est aussi avec nous et avec tout ce qui est plus grand que nous.
Qu’avez-vous compris de plus important?
Ce parcours m'a montré que nous avons tous une force unique et que nous possédons, à l’intérieur de nous, des facettes parfois contradictoires. Mais si on n’accepte pas la totalité de celles-ci, si on retire des aspects de soi pour répondre à des critères extérieurs ou à des conditionnements intérieurs, alors on altère notre être.
J’ai aussi appris que je devais accepter les gens tels qu'ils sont et que, même si nous ne sommes pas d’accord, il y a toujours quelque chose qui nous permet d'être en lien ou en communication les uns avec les autres; qui nous permet de vibrer avec les mêmes joies et les mêmes souffrances. C'est cette nature humaine qui nous relie.
Quel lien avez-vous fait entre la science, la vie et l'Univers?
La science nous aide à comprendre ce qu’est la vie, l’être humain, son fonctionnement physiologique, intellectuel, psychologique, émotionnel. Elle nous offre une méthodologie pour observer les choses, les analyser et en retirer des lois, des principes et des hypothèses. Elle permet de structurer et de simplifier, tout en intégrant la complexité.
La science vient enrichir l’expérience humaine, mais pour moi c’est primordial de toujours revenir à la vie, à l'expérience, car cette expérience vivante est d'une richesse incommensurable. Nous appréhendons et comprenons la vie à travers notre expérience humaine en percevant, ressentant, réfléchissant et agissant.
L'expérience nourrit et vient enrichir l’analyse scientifique qui va, à son tour, nourrir de nouveau, approfondir ou élargir le champ de l'expérience. Il faut dire cependant que la science a souvent pris le pas sur notre expérience en s'imposant par sa logique et en remettant en cause la validité de nos ressentis, donc en nous faisant parfois douter de notre expérience. C’est ce qui explique pourquoi on lui fait confiance, mais ce n’est pas parce que ce que l’on a vécu, et qui ne serait pas mesurable ou démontrable scientifiquement, ne serait pas juste.
Et c'est ici que l'Univers devient très intéressant. Lorsqu'on s'ouvre à quelque chose qui va plus loin que la science objective, on s’ouvre à quelque chose d’infini, d’illimité, que la science seule ne s’explique pas.
Comment décririez-vous l’Univers?
L’Univers, c’est cet infini qui nous englobe et fait partie de nous. On le découvre en observant ce qu'il y a dans notre infiniment petit, dans notre corps et nos cellules, mais on le découvre aussi dans l’infiniment grand avec les travaux des astrophysiciens, par exemple.
On touche à l’Univers par nos intuitions, nos méditations contemplatives, nos perceptions extrasensorielles, ou on le vit simplement dans des moments de joie, d'amour ou d'extase. Il est là, dans ces instants présents, alors que nous habitons pleinement notre corps, en dehors de cet espace-temps linéaire créé par l’intellect humain.
Lorsqu’on a ce contact avec l’Univers, on ne sait plus vraiment ce qui se passe, on ne peut l’expliquer… Mais quand on en revient, on sait qu’on a touché à quelque chose de l'ordre du divin, d’inexplicable, du mystère de la vie; quelque chose qui nous enrichit et transforme quelque chose à l’intérieur de soi.
Ces petits moments d’ouverture nous apportent une plus grande connaissance de nous-mêmes, dans tous les états et dimensions de notre être, ça nous permet de faire un grand pas et de nous propulser. On ne sait pas exactement où et comment, mais c'est un pas dans notre vie, un pas en direction de nous-mêmes.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article