Il est difficile de le nier : la réalité extérieure existe. Elle est objective, commune et partagée. Il y a l’Univers, notre planète, le sol, le ciel et le temps qui passe. À une certaine échelle, c’est vrai! Il y a « nous » d’un côté et « le monde extérieur » de l’autre. Mais changeons d’échelle et d’angle de vue. Descendons à l’intérieur, entrons en nous-mêmes et questionnons-nous..
Par Laurence Baranski, Auteure, coach conseil et conférencière
Au cours du siècle dernier, une expérience - cruelle je vous l’accorde - réalisée sur des chats a mis en évidence que lorsqu’on place un bandeau rayé devant les yeux d’un chaton nouveau-né, avec des parties ajourées et des parties pleines, celui-ci verra ensuite le monde extérieur rayé. Ses neurones s’y seront associés dès la naissance de telle manière que sa réalité sera visuellement hachurée.
Bien sûr, personne n’a mis un bandeau rayé sur nos yeux à notre naissance. Mais on a pu nous inviter à regarder le monde de cette manière-ci et non de cette manière-là. Tant et si bien que plus tard, la réalité que nous allons percevoir ne sera pas la pleine réalité, mais une image hachurée.
Et si nous n’avions pas été conditionnés?
Nous avons toutes et tous des filtres liés à la « niche psycho-socio-environnementale » dans laquelle nous avons grandi et au sein de laquelle nous évoluons. Ces filtres pourront être physiques, sensoriels, intellectuels, culturels, émotionnels...
Comment regarderions-nous le monde extérieur si, symboliquement, nous n’avions pas eu de bandeau devant les yeux dès la naissance? Quels sont les filtres au travers desquels nous voyons, percevons et ressentons le monde extérieur aujourd’hui? Quels sont ceux dont nous pourrions nous libérer pour élargir notre vision de la réalité? Comment pouvons-nous être certains qu’il n’y a pas, tout autour ou au-delà de la réalité telle que nous la percevons, une autre réalité à laquelle nous n’avons pas accès?
On ne voit que ce qu’on est capable de voir… Alors comment changer tout ça !
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article