Imaginons que la vie soit une rivière. Vivre une vie qui a du sens serait de pagayer dans le sens du courant... Ce n’est malheureusement pas toujours ce que nous faisons.
Par David Ciussi
Il y a ceux qui pagayent à contrecourant. Chez eux, tout est conditionné par de mauvaises interprétations de la Vie. Ils rament, ils rament, ils rament…
Il y a ceux qui pagayent selon le principe de l’impatience, du plus tard, du plus loin : « Quand j’aurai atteint mon objectif, je vais me détendre, je vais être en paix. Mais en attendant… »
Il y a aussi ceux qui choisissent la passivité, pour qui la Vie n’a pas de sens et qui se disent : « Je ne rame pas, je me laisse balloter, j’abandonne, car de toute façon je suis victime du courant. »
Et finalement, il y a ceux qui choisissent consciemment de faire Un avec le courant, car ils savent, hors de tout doute, qu’il les mènera toujours à bon port, au bon moment.
Mes points de repère sont…
Comment devient-on un expert de la pagaie? En prenant comme points de repère les fois où j’ai eu de bons coups de pagaie. Mon rôle est d’être présent et de donner une impulsion légèrement supérieure au courant de la rivière, car sans cette petite impulsion, on ne participe pas activement, on se dévalorise, on pense qu’on ne sait pas pagayer.
Je dois donc être lucide par rapport au courant de la Vie, alerte, vif, présent à tout ce qui est. Je dois avoir un raisonnement sain, du bon sens, et ne pas me laisser distraire par les croyances illusoires.
C’est ainsi que l’on acquiert la maitrise du courant, du canot, de sa vie. On a du plaisir à faire ce que l’on est en train de faire, que ce soit pagayer, éplucher les légumes, marcher en forêt ou signer notre plus gros contrat d’affaires. On s’entend dire « Oui! » Et quand ce « oui » s’installe, on ressent du plaisir à affronter le Réel tel qu’il se présente, que la rivière soit droite, sinueuse; qu’il y ait des rapides, des rochers ou que l’eau soit tel un miroir.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article