Depuis 35 ans, chaque dimanche, je réponds à une question posée par un lecteur ou une lectrice dans un grand journal suisse. Cela représente plus de 1750 situations difficiles vécues au quotidien par des humains qui tentent de vivre ensemble, parfois dans la souffrance, ou qui ont claqué la porte de leur relation avec ces « Autres ». Et qui en souffrent, leur famille, leurs enfants…
Par Rosette Poletti
Rares sont les personnes qui vivent sans contact avec d’autres. La plupart sont en quête d’au moins une relation positive où le partage d’un amour vrai sera possible. Ils et elles cherchent aussi à s’entendre avec les personnes qui font partie de leur environnement, à vivre en paix et en harmonie. Hélas, ce n’est pas toujours facile de satisfaire leur désir.
Parmi les grands sages qui ont tenté d’aider les humains à mieux vivre ensemble, il y a eu Jésus, quand il propose d’aimer son prochain comme soi-même, ou Bouddha, lorsqu’il enseigne qu’un cœur chaleureux plein de tendresse et d’affection pour les autres devient la source du bonheur le plus pur et le plus profond. Ce qu’ils disent est évident et, en même temps, si impossible à vivre pour plusieurs.
Pourquoi est-ce si difficile?
Pourquoi est-il si difficile de vivre harmonieusement avec les autres? Depuis ces 30 dernières années, il y a eu d’innombrables travaux de recherche visant à comprendre les problèmes qui se posent entre les humains, de nouvelles écoles de psychologie sont apparues, des milliers de livres ont été écrits. Et pourtant…
Pour Anthony de Mello, nos difficultés proviennent de nos programmations. Nous sommes programmé.e.s par notre éducation familiale, sociale, religieuse, à croire que nous ne pouvons être heureux et heureuses que si nous sommes avec les gens que nous aimons, dans les circonstances que nous croyons nécessaires et en possédant ce qui nous semble indispensable.
Comme cet ensemble d’éléments est rarement présent simultanément, notre insatisfaction grandit. Nous ne voulons pas de la vie qui est la nôtre. Nous voulons que les gens et les circonstances correspondent à nos désirs et à nos aspirations. Pourtant… La paix, la liberté intérieure et l’ouverture du cœur à l’amour altruiste ne peuvent advenir que lorsqu’on accepte ce qui est et qu’on accepte de vivre des expériences avec le détachement nécessaire face à nos attentes.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article