Si je vis à partir de qui je suis vraiment, que mes paroles, mes choix et mes actions sont en parfait accord avec mes valeurs profondes, je suis en cohérence. Je sais qui je suis, je sais ce que je veux, ce que je fais et où je vais.
Mais si je vis à partir de ce que les autres veulent que je sois, que mes paroles, mes choix et mes actions sont conditionnés par des croyances édictées, je suis en co-errance. Je ne sais pas qui je suis ni ce que je veux, et je fais comme la majorité avec qui j’ai appris à errer sans questionner. Je suis aux antipodes du Wysiwyg…
« Wysiwyg »?
J’ai toujours aimé cette expression anglaise qui est l’acronyme de : « What You See Is What You Get. » Sur le thème de la cohérence, je pourrais la traduire ainsi : « Ce que vous voyez de moi, ce que vous entendez de moi, ce que vous ressentez de moi, eh bien, c’est moi! »
Je ne vais pas dire ce qu’on veut que je dise, faire ce qu’on me dit de faire et aller où on me dit d’aller si ce n’est pas 100 % cohérent avec ce que je ressens. Je suis un être unique au monde, comme nous le sommes toutes et tous, et je ne pourrai jamais sacrifier mon intégrité juste pour faire partie de la majorité. Je suis wysiwyg et fière de l’être!
Pas de jeu de rôle, pas de masque, pas de fausse politesse, pas de flatterie, pas de mensonge, pas de manipulation. Que du vrai! C’est l’objectif que je me suis fixé et c’est là où je vais.
Vers toujours plus de cohérence
Je suis cependant consciente que je ne suis pas encore rendue à destination. Je sais que je suis un être humain qui évolue vers toujours plus de cohérence et qu’il me reste encore des petits racoins à libérer de « qui je ne suis pas » pour adhérer totalement à qui je suis : des conditionnements à déloger, des automatismes à démanteler, des croyances à libérer de l’emprise du passé.
Tel l’archéologue, je suis appelée à « dé-couvrir » ma vérité, couche après couche, pour la libérer de tous les aprioris sous lesquels je l’ai ensevelie : l’héritage familial et transgénérationnel, les tu dois et tu ne dois pas, le formatage de l’éducation, les dictats de la société…
Le parcours d’une vie, c’est…
En fait, je crois que lorsque nous arrivons sur Terre nous sommes tous wysiwyg, c’est-à-dire en parfaite cohérence avec l’être unique que nous sommes. Mais comme nous ne sommes pas en mesure de le revendiquer, eh bien, nous adhèrerons à celle des autres : parents, enseignants, amis, employeurs, amoureux et cie.
Mais à force de vivre à partir de la cohérence des autres, on va non seulement s’éloigner de la nôtre, mais perdre de vue qui on est et le pourquoi de notre présence ici-bas. Ne sachant plus trop quoi faire ni où aller, on va commencer à co-errer. Jusqu’au jour où…
La cohérence du chaos
La Vie, voyant que nous nous sommes égarés, va venir attirer notre attention pour nous « ramener à la maison » et c’est avec une précision chirurgicale qu’elle va opérer ses interventions : perte d’emploi pour l’un, divorce pour l’autre, covid pour tous…
Si le chaos qui va s’installer dans notre vie va être directement proportionnel à la distance qui nous sépare de notre cohérence, il va s’estomper au fur et à mesure que nous allons nous en rapprocher. Et ce qu’il y a de magique dans ce processus chaotique, c’est qu’il va nous permettre de passer de la co-errance à la cohérence pour enfin vivre notre vie.
La Vie? C’est un coup de circuit!
En fait, pour notre âme la vie n’est pas une ligne droite qui relie le point A au point B. Non! La vie, c’est un coup de circuit. « Home run! ». On part du point A pour revenir au point A. On joue notre partie et on rentre à la Maison en courant.
Je suis arrivée ici avec qui je suis et je vais repartir d’ici avec qui je suis. Et entre les deux? Mon défi sera de vivre en cohérence avec l’être unique que je suis, défi bien connu sous le nom de wysiwyg.
Lucie Douville, Éditrice
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article