Depuis des millénaires, les sociétés se sont construites sur une vision binaire de la réalité. Il y a le Yin d’un côté, le Yang de l’autre. Nous expérimentons les pôles qui nous maintiennent dans l’illusion de la matière. Ce chemin vallonné est nécessaire pour que la personnalité, l’égo, puisse défaire ses attachements et ses conditionnements pour ensuite s’élever en conscience vers son essence profonde, son esprit.
Par Sylvie Ouellet
La Terre est donc un lieu où règne la dualité, ce qui nous permet d’expérimenter chaque côté de la médaille afin d’en devenir pleinement conscient. À quoi bon acquérir cette conscience? C’est là, à mon avis, tout le sens et la pertinence de l’incarnation, à savoir rayonner pleinement qui nous sommes. Mais pour y parvenir, il est nécessaire de toucher à l’essence de notre être.
Seule la conscience peut nous aider à y accéder. La réalisation de notre mission de vie repose sur la connaissance de soi afin que tous nos choix et toutes nos actions soient en véritable cohérence avec notre nature profonde.
Le nez collé sur l’arbre
S’il est nécessaire de se connaitre pour être en cohérence, qu’implique cette quête de Soi? Eh bien, il s’agit d’un long et vaste périple. Comme l’a dit Gandhi : « Le plus grand voyageur n’est pas celui qui a fait dix fois le tour du monde, mais qui a fait une seule fois le tour de lui-même! » Or, comment faire le tour de soi sans se perdre, alors que nous avons totalement perdu de vue qui nous sommes et où nous allons? Le défi est grand et notre vision des choses est bien courte, du moins tant que nous laissons les rênes de notre destinée à notre égo.
Laisser notre vie entre les mains de notre égo est un réflexe totalement « normal » dans nos sociétés matérialistes qui ne nous gardent focalisés que sur l’aspect matériel des choses. Tout ce qui a trait à la spiritualité, mot qui vient de spirit ou esprit, est considéré comme une facette totalement séparée de ce que la majorité des gens appellent la réalité. On conçoit la spiritualité comme une religion que l’on met en pratique plus ou moins régulièrement. Or, c’est bien là que nous nous égarons, en ne la considérant pas comme ce qui nous définit réellement.
En d’autres mots, tant que nous n’avons pas conscience que nous sommes en tout premier lieu un esprit qui a pris un corps, notre quête de soi demeure totalement superficielle. Ainsi séparés de cette connexion vitale, nous restons prisonniers d’une impression d’être un corps qui, de temps à autre, possède un esprit.
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