J’ai lu des tonnes de bouquins et suivi tout ce qui existait comme formations sur le développement et l’encadrement des enfants. Lorsque je suis devenue maman, je me sentais bien outillée pour offrir à ma fille un environnement qui lui permettrait de s’épanouir et de devenir une bonne personne. Je m’imaginais alors que, puisque j’avais les bons outils, ce serait facile d’éduquer ma fille.
Par Nancy Doyon, Éducatrice spécialisée, coach familial et en PNL
La génétique étant ce qu’elle est, ma fille a hérité d’un fort tempérament et j’ai eu à gérer de nombreuses crises de colère quand elle était petite.
Un jour où je dois, une fois de plus, sortir d’un resto avec une petite « poche de patates hurlante » sous le bras, l’amie qui m’accompagnait me dit : « Mon dieu Nancy! Mais qu’est-ce que tu vas faire avec elle? Tu devrais pourtant savoir quoi faire. » Ça m’a fait l’effet d’une douche froide.
Qu’est-ce que je vais faire? L’éduquer, sapristi!
Elle n’avait que deux ans. J’avais encore 16 ans devant moi pour lui enseigner la gestion des émotions. Mais ça m’a mis au visage une croyance répandue : « Un bon parent devrait forcément avoir des enfants qui se conduisent toujours bien! » Pourtant, on sait tous que les crises sont normales à cet âge, mais parce qu’elle était « ma » fille, elle aurait dû sauter cette étape et être calme et docile en tout temps.
Bien entendu, nous avons travaillé sur sa capacité à tolérer les frustrations et tout est rentré dans l’ordre avant son entrée à la maternelle. Mais je me rendais compte de la pression incroyable qui pèse sur les parents et, par ricochet, sur les enfants. Quand j’étais petite, tous les regards se tournaient vers MOI lorsque je faisais une crise. Je comprenais alors que ma conduite était déplacée. Maintenant, c’est le parent qu’on pointe du doigt; peu importe ce qu’il fera, il y aura toujours quelqu’un pour juger que son intervention était inadéquate!
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article