Je ne voudrais pas vous faire paniquer, mais saviez-vous que tout ce que vous avez expérimenté jusqu’à aujourd’hui ce n’était pas la réalité? Non! C’était une suite d’illusions tellement bien ficelées que vous avez cru dur comme fer que tout était vrai.
Je vous entends dire : « Voyons donc! Mes problèmes ont tous été bien réels. Ceux que je vis aujourd’hui le sont aussi! Sans parler de ceux que je traine depuis des années… » Eh bien! si vous trainez des problèmes depuis des années, il est grand temps que vous fassiez la distinction entre réalité et illusion!
Réalité ou illusion?
La réalité, elle, est. Point final! Elle a toujours été et ni vous ni moi ne pourrons jamais la changer. Mais les illusions, elles, c’est nous qui les créons et, à ce chapitre, rien n’arrête notre imagination. Un regard bizarre, un courriel qui tarde, un mot de trop et nous voilà prêts à monter aux barricades. Respirons... C’est une illusion!
Nos problèmes ne viennent pas de la réalité elle-même, mais de la perception que nous en avons. Suffit qu’une fausse perception croise notre imagination pour créer des illusions à profusion. Mais comment réussir à changer notre perception quand on vit un échec, une maladie ou une trahison? J’avoue qu’ici ça demande un peu d’acrobatie.
Pour découvrir et apprécier qui je suis
Neale Donald Walsh part du principe que pour connaitre et apprécier quelque chose à sa juste valeur, il faut souvent avoir – au préalable – expérimenté son contraire : froid/chaud, noirceur/lumière, tristesse/joie, échec/réussite, maladie/santé. C’est vrai pour nous aussi. Nous ne pouvons faire l’expérience de qui nous sommes vraiment que dans l’espace de ce que nous ne sommes pas.
Il se peut donc que nous ayons à expérimenter les côtés les plus « sombres » de nous-mêmes pour connaitre et apprécier ceux qui sont les plus « lumineux » : expérimenter la peur pour découvrir notre courage; affronter un échec pour découvrir notre débrouillardise ou nous sentir totalement démunis pour découvrir que nous possédons des ressources infinies. Tout comme il se peut que nous ayons à gouter à la toute-puissance de la réussite pour découvrir notre incommensurable vulnérabilité.
Des terrains de jeux sur mesure
Comme c’est dans l’eau qu’on apprend à nager, c’est à travers nos expériences que nous pourrons évoluer. On aura beau lire tous les livres sur la peur, c’est en la rencontrant nez à nez qu’on pourra la surmonter; c’est seulement en traversant un échec qu’on pourra réaliser qu’il n’est pas la fin du monde appréhendée, mais le début d’une aventure inespérée!
Mais pour vivre des expériences aussi diversifiées, nous avons besoin de « terrains de jeux » personnalisés où nous « amuser »… C’est donc par notre perception de la réalité que nous allons créer des illusions qui vont devenir des occasions inespérées de mettre à profit des forces jusque-là endormies : courage, empathie, détermination, débrouillardise, humilité, patience, persévérance, confiance en soi et en la Vie.
On a tous le choix : y croire ou pas!
Absolument toute notre vie se joue sur ce simple choix : y croire ou pas! Si je choisis de croire que l’échec que je vis est réel, je vais faire de cette illusion ma prison et m’enfermer dans une multitude d’émotions : colère, impuissance, dévalorisation, dépression, etc.
Mais si je choisis de croire que cet échec est une illusion, ce qu’il est en réalité, comme tous les problèmes rencontrés, je pourrai utiliser ce « terrain de jeu » pour « m’amuser » à exploiter des qualités qui pourront, ensuite, servir à désamorcer les prochaines illusions que je vais créer : audace, courage, persévérance, confiance, sans oublier vigilance et lucidité.
Prisonnier à vie? Non merci!
Nous ne sommes victimes, ni de personne ni de rien, si ce n’est des illusions que l’on entretient. Rien ne sert d’en vouloir au monde entier pour des problèmes que l’on traine depuis des années, car c’est nous qui les avons créés et ça, ce n’est pas une illusion, c’est la réalité! Et c’est en faisant face à cette réalité que tout peut se régler.
Lucie Douville, Éditrice et Rédactrice en chef
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article