Le sixième sens a quelque chose de mystérieux dans notre monde matérialiste. On s'en dissocie, croyant à tort ne pas en être doté parce qu’il est réservé à ceux que l'on nomme médiums, voyants, télépathes... Pourtant, si on s’y intéressait juste un tout petit peu, on découvrirait que c’est en fait un outil que nous possédons tous déjà, que nous utilisons parfois bien inconsciemment, et qu’il a été mis à notre disposition pour nous aider à mieux vivre notre vie. On gagnerait nettement tous à découvrir ce sens oublié.
Par Sylvie Ouellet, Auteure, conférencière et formatrice
Stéphane Allix en sait quelque chose… De jeune aventurier rationnel et pragmatique qu’il était, les évènements de sa vie l'ont conduit à plonger au cœur de son sixième sens. Au départ, ce fut à titre de journaliste en quête de compréhension. Puis, il a reçu des intuitions si fortes qu'il n'a pu les ignorer. C’est avec une grande générosité qu’il a accepté de nous en parler.
Le point de départ d'une quête de sens
Déjà, il y a quelques mois, j’avais eu la chance d’interviewer Stéphane Allix pour mieux le connaitre. À 19 ans, il est parti en Afghanistan à titre de journaliste pour couvrir la guerre qui y régnait. Il y a fait de nombreux séjours jusqu'au jour où son frère, Thomas, a péri dans un accident de la route, juste sous ses yeux.
Cette mort tragique est devenue le point de départ d'une quête de sens de l'existence dans laquelle il sera fortement incité à réorienter sa carrière pour enquêter, avec une grande rigueur journalistique, sur les phénomènes extraordinaires entourant la mort, la conscience et les diverses capacités extrasensorielles des êtres humains.
Ses travaux seront diffusés dans l'émission « Enquêtes extraordinaires » sur la chaine M6 en France. Il avait fondé quelques années plus tôt l'INREES et le magazine Inexploré. Suite à quoi, il est devenu et est encore aujourd’hui une référence fiable dans le domaine.
Une question s'impose d'emblée. À 19 ans, lorsque vous êtes parti en Afghanistan, étiez-vous déjà connecté à votre sixième sens consciemment ou était-ce plutôt votre côté rationnel qui vous conduisait?
À l'époque, je n’avais aucune conscience de tels sujets ni la capacité de les utiliser. Ma curiosité m’avait amené à lire quelques livres sur le thème de la spiritualité pour répondre à un questionnement qui m'intéressait : comprendre les motivations des hommes qui se battent, les conflits politiques, les enjeux de pouvoirs… Voilà ce qui nourrissait mes intérêts premiers à cette époque. Les dimensions spirituelles n'avaient d'écho que lorsque j'avais le temps.
En revanche, je dois dire que j'ai baigné dans un univers plus vaste que l'aspect matériel des choses. Ma mère faisait de l’astrologie humaniste. Elle a donc beaucoup utilisé ses lectures astrologiques pour nous accompagner mes frères et moi. Je réalise aujourd’hui que j'ai toujours été très instinctif, car j’étais souvent déjà engagé dans la direction qu’elle voyait dans ses lectures. Je dirais donc qu'intuitivement, mais très inconsciemment, j’allais où je devais aller et ma mère me le confirmait.
MA COMPRÉHENSION DE LA VIE AUJOURD’HUI…
Après toutes ces enquêtes sur la conscience, la médiumnité et les phénomènes extraordinaires, quelle est votre compréhension actuelle de la Vie?
Au fil des ans et des enquêtes, ma vision des choses a complètement changé. Elle est passée d'un point de vue très limité à l’intégration d'une dimension intuitive à laquelle j'ai pu m’ouvrir de plus en plus. Aujourd’hui, c'est une évidence qu’une partie en nous est de nature spirituelle et par là même immortelle. Cette petite flamme éternelle qui est en nous, en dehors du temps et de l’espace, n’est pas contrainte aux lois de la réalité matérielle. Grâce à elle, on peut accéder à toutes les informations qui existent partout dans l’univers.
L'erreur que nous commettons, c'est d’identifier cette partie immortelle à notre « moi-je », à notre individu à qui on accorde toute notre attention et que nous pensons être la totalité de notre être; cette parcelle individuée nommée Stéphane Allix par exemple qui va mourir un jour et qui a peur. Non, mon être véritable ne se réduit pas à l’individu Stéphane Allix. Ce « moi », en grandissant, a forgé, construit et cristallisé son attention uniquement sur l'individu et non plus sur l'être global qu’il est en réalité. Stéphane Allix est une « armure », une coquille qui me permet de vivre cette existence dans la matière, de fonctionner en société, mais en même temps elle me coupe de ma dimension éternelle, dimension qui parvient à s’exprimer à travers mes intuitions. On a donc beaucoup de mal à contacter cette partie immortelle dans un quotidien souvent trop occupé.
Comment expliquez-vous cette difficulté?
J’ai parfois l’impression que nous sommes des êtres éteints et endormis par le quotidien. Tel que me l'ont affirmé à plusieurs reprises les gens qui ont vécu des expériences de mort imminente nous rêvons notre vie et nous prenons notre rêve pour la réalité. J’ai le sentiment que le but de l’existence réside dans la dimension spirituelle de notre vie. Tout a un sens profond, y compris la construction de cette carapace qui nous enferme dans une réalité où la vision est focalisée sur l'aspect matériel des choses.
La grande question est évidemment pourquoi? Il est difficile d’y répondre avec justesse. Bien humblement, je pense qu'en étant bien ancré dans notre corps, en l’aimant et en acceptant les contraintes qu'il nous impose, cela contribue à nous reconnecter à notre dimension spirituelle. L'équilibre entre ces deux facettes de l'être permet de devenir une personne éminemment bénéfique, aussi bien pour soi que pour les autres.
Est-ce cet équilibre qui vous procure une direction?
En fait, je dirais que cet équilibre m'aide à rester plus lucide à propos de mes fonctionnements. Je me questionne beaucoup pour comprendre ce qui se cache derrière mes actions, mes pensées ou mes émotions; pourquoi je suis en colère à tel moment, pourquoi telle pensée m’habite… Toutes ces questions proviennent d'une dimension plus profonde de moi. En me reliant à cette dimension, je décrypte et comprends mieux ce qui m'anime. Je prends place dans l’équilibre du moment présent.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article