Rencontre Jean-Yves Bilien
« Même si le théâtre a été salutaire, il manquait toutefois quelque chose d'encore innommable qui me poussait à aller plus loin. Aujourd'hui, je sais que j'avais besoin de trouver de la profondeur pour sortir d'une certaine forme de survie. »
Jean-Yves Bilien
Par Sylvie Ouellet, Auteure, conférencière et formatrice
La vie possède cette dose de magie ou de mystère inexplicable qui nous émerveille par les chemins qu'elle emprunte pour permettre à chacun de découvrir ses talents uniques. En se laissant guider par ses élans créateurs, elle offre ainsi l'opportunité de passer de la survie à une vie plus riche de sens. L'histoire de Jean-Yves Bilien en est un exemple absolument fabuleux.
POUR UNE SOCIÉTÉ PLUS VIVANTE
Selon vous, que faudrait-il changer pour passer de la survie à la vie?
Tout d'abord, il faudrait changer beaucoup de nos concepts complètement obsolètes. L'éducation serait à revoir. On pourrait enseigner une autre approche du travail, de la santé, de l'alimentation, du respect, du partage et y intégrer la méditation, la musique, le chant. On s'en fout de l'histoire de France. Ce dont on a besoin avant tout c'est d'une histoire humaine, avec des êtres capables de vivre décemment. Pour moi, le point de départ est l'harmonie en soi et le rapport aux autres.
Ce sont ces bases vitales qui devraient être transmises en premier lieu à l'école avec au moins autant d'importance que les mathématiques, le français, la biologie ou la géographie. Pour devenir un adulte épanoui, il faut que nos enfants soient équilibrés dans leur corps et dans leurs émotions. C'est ce qui leur permettra de voir la vie autrement, d'y avancer plus sainement et de transformer la société avec une nourriture spirituelle, émotionnelle, alimentaire et écologique.
Est-ce que vous avez l'impression que les générations qui naissent actuellement ont une plus grande conscience de ces aspects de la vie, qu'ils viennent nous aider à transformer les anciennes manières d'être et de faire?
Oui, il me semble que ceux que je côtoie ont une certaine forme d'intelligence de la vie. Ma fille Angèle par exemple - et ce n'est pas parce que c'est ma fille - est une enfant qui est très adaptée aux autres. Elle passe son temps à essayer d'aider et de créer des liens, de servir. C'est le cas de plusieurs de ses copines aussi. Personnellement, je trouve que l'être humain est fondamentalement bon. Même le pire des voyous parvient à se transformer quand vous le rencontrez face à face. J'en ai connu quelques-uns et, à un moment donné, il y a un chemin qui s'ouvre en eux.
Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article