LA RÉCONCILIATION, Se réconcilier avec qui au juste?

Savez-vous pourquoi le mot réconciliation nous donne parfois le frisson? C'est qu'on se croit forcé de faire bras dessus bras dessous avec les personnes qui nous ont blessés; on se voit faire la bise à ceux qui nous ont trahis, l'accolade à ceux qui nous ont humilié.

Mais telle n'est pas l'intention qui sous-tend la réconciliation. Elle ne veut pas banaliser ce qui nous a blessé, elle veut nous permettre de nous en libérer. Et en réalité, ce n'est pas avec l'autre qu'il nous est demandé de nous réconcilier, c'est avec notre histoire; une histoire dans laquelle l'autre n'aura été qu'accessoire.

« Notre réalisation dépend, dans une large mesure, de notre plein accord avec nous-mêmes ; demeurer en accord avec notre beauté comme notre laideur, accepter notre splendeur spirituelle comme notre histoire personnelle, sont là des clés suprêmes au parfait équilibre. Se réconcilier avec son existence permet d’élever sa compréhension de ce qu’est une vie réussie ; cela permet aussi l’atteinte de la plus haute réalisation de soi. » Paul Beaudry.

Mais il n’existe pas de raccourci pour accéder à la réconciliation, tout comme il n’existe pas de prescription pour cicatriser les blessures et les divisions qui nous habitent. La seule prescription qui soit c’est… la vérité, rien que la  vérité, toute la vérité…

La réconciliation exige que nous posions un regard franc et lucide sur notre vie. La réconciliation prend du temps, elle prend son temps. Son rythme ne peut pas être imposé.

Examiner notre passé, le reconnaître, le comprendre et, surtout, le transcender telles sont les balises du chemin qui mène à la réconciliation, un chemin où nous devrons nous accommoder temporairement d’une réalité imparfaite qui exigera que nous changions nos attitudes, nos émotions et nos sentiments, et peut-être même nos croyances. Un changement aussi profond est un défi qui ne peut être ni précipité, ni imposé, seulement vécu en soi, pour soi.