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DOSSIER : L’AUTRE… Mon plus grand défi Ma plus belle opportunité - avec Thomas D’Ansembourg

DOSSIER : L’AUTRE… Mon plus grand défi  Ma plus belle opportunité - avec Thomas D’Ansembourg

Nous serons près de huit milliards et demi d’humains à vivre les uns à côté des autres sur la planète d’ici 2025. Des milliards de personnes, hommes, femmes, enfants, de toutes les couleurs, de tous les genres, tous uniques et différent.e.s. 


Par Sylvie Lauzon

Nous vivons les uns à côté des autres depuis toujours et peut-être encore plus depuis que nos sociétés se sont industrialisées et ont poussé le genre humain à se regrouper sur des territoires de plus en plus populeux. Ces millénaires d’histoire humaine nous ont incités à vivre plus près que jamais les uns des autres, mais ont-ils réussi à nous rapprocher? 

Qui est cet autre qui vit et respire à deux pas de chez moi; qui partage mon espace de travail, ou encore mon quotidien? Que m’apprend-il de moi-même? N’est-il pas temps d’apprendre à vivre non plus les uns à côté des autres, mais plutôt les uns avec les autres? Et si, parce que l’on ne se connait plus, l’autre se trouvait aussi en nous? 


MON PLUS GRAND DÉFI
« L’autre est notre plus grand défi. Il est une présence indispensable à notre éveil et à notre croissance et, évidemment, au premier temps de la vie. Indispensable aussi à notre survie, au développement de notre affectivité, de notre structuration et de notre évolution humaine. Clairement la vie est l’expérience de la relation, du lien, de la présence, de l’interdépendance, de l’interconnexion. »

« Au fil du temps, la Vie nous invite également à naitre à nouveau afin de mettre de l’avant le meilleur de soi en faisant justement le tri de nos conditionnements qui ont sans doute été nécessaires, et inévitables, pour grandir et s’insérer dans la société. Nous devons apprendre à faire le tri, à faire la différence entre ce qui − et j’aime bien le jeu de mots − m’a servi et ce qui m’asservit. » 

« Ça demande de la vigilance. Certains des comportements qui ont pu nous servir pour nous tirer d’affaires avec les parents que nous avions dans le milieu dans lequel nous étions pour acheter une certaine paix, pour trouver une intégration, une certaine reconnaissance, peuvent aujourd’hui nous empêcher d’Être. Ça demande du discernement pour s’apercevoir que la même attitude qui a pu être pertinente peut maintenant nous nuire. »

 

POURQUOI VOULOIR TROUVER SA PLACE?
« Trouver sa place ou faire sens? C’est une question curieuse si l’on considère le fonctionnement de la nature… Ni la fougère, ni le chevreuil, ni le chêne ne demande ni ne cherche sa place. Il me semble que c’est une question relativement récente de se demander si j’ai ma place. De nouveau, on rejoint la question précédente : est-ce que je suis performant.e? Est-ce que je rapporte assez d’argent? Est-ce que je suis à la hauteur des défis que la société m’impose? » 

« Il me semble que le berger qui naissait dans la montagne il y a 100 ans ne se demandait pas quelle était sa place, puisqu’elle était évidente. Il était immergé dans un univers qui le soutenait et s’y sentait à sa place. Loin de moi l’intention d’embellir les circonstances assez sobres pour ne pas dire précaires de son existence, mais il ne se questionnait pas ou presque pas. Je pense que nous avons besoin de sentir qu’il y a une place pour chacun.e d’entre nous. » 

« Cette place se sent de l’intérieur, une fois de plus par un travail d’intériorité. Ce n’est pas l’extérieur qui va me dire que j’ai ma place. Regardez l’addiction aux réseaux sociaux, en quête de likes, en quête de paraitre. Est-ce qu’on va me reconnaitre? Est-ce que j’existe? Parce que je ne sens pas que j’existe à l’intérieur. C’est cette intériorité qu’il nous faut redécouvrir. Je pense que les gens qui ont appris à s’exprimer, à trouver leurs talents, à trouver de la joie dans le geste créateur, quel qu’il soit, ressentent de la joie. La question n’est pas de savoir si j’ai trouvé ma place, c’est de savoir si ce que je vis me comble. »

 

DEVENIR LE DISCIPLE DE NOTRE MAITRE INTÉRIEUR
« La conscience, c’est peut-être bien le simple fait de percevoir qu’il y a un début et une fin. Que nous sommes né.e.s, que nous sommes arrivé.e.s, que nous avons un parcours à vivre, une croissance, une forme à prendre et que toute forme se déforme et se transforme. Ce parcours-là aura une fin. Ça ne veut pas dire que la vie se termine, mais que cette incarnation est terminée. » 

« La conscience nous permet de percevoir ce parcours et peut-être, c’est mon souhait, de percevoir que ce parcours n’est pas tout, que quelque chose a prévalu à cette arrivée, a décidé sans doute de s’incarner, de prendre cette forme, de vivre cette drôle d’expérience dans l’interaction avec la matière, avec d’autres formes de vie, et de poursuivre son trajet autrement. » 

« Observer, peut être le signe de la conscience. Ne pas être piégé.e dans sa matière, dans son corps, dans ses émotions, dans ses habitudes et ses systèmes de pensée; ne pas s’identifier au peu que l’on croit être, percevoir quelque chose de beaucoup plus vaste que ce à quoi nous appartenons, c’est ça la conscience, la Vie avec un grand V. » 

« Si nous nous écoutons et que nous entrons dans notre intériorité, nous allons sentir qu’il y a des éléments de maitrise, un bon guide, un bon souffle, un bon maitre qui nous habite et que nous pouvons en être le disciple pour apprendre à grandir en conscience. Nous sommes tour à tour maitres et disciples les uns pour les autres. J’ai vraiment envie de croire que nous sommes sur le point de basculer vers la conscience. Il suffit qu’un petit groupe ait acquis ces nouveaux discernements pour que ça ait un effet d’entrainement, le fameux effet de bascule. »

Version intégrale du texte dans le numéro où est paru cet article

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