« Mon métier m'a beaucoup aidé. Le fait de jouer m'a permis de mettre des mots et des images sur le mal dont je souffrais. J'ai donc fait un parcours autodidacte de guérison. C'est ce que je sentais au départ… Il fallait que je trouve par moi-même, que je donne ma propre définition de ce mal de l'âme et que j'arrive à m'approprier ces zones d'ombre en moi qui me faisaient si peur. En fait, j'ai eu beaucoup plus peur de la vie que de la mort. Ça, c'est clair! » Patrice Coquereau
Par Lilou Macé, Vidéoblogueuse et auteure
Je suis actuellement à Montréal en compagnie de Patrice Coquereau que je retrouve avec grand plaisir. Cette fois-ci nous allons parler de son tout nouveau livre, Guérir à gorge déployée, un livre qui m'a beaucoup touchée, car Patrice est un être humain qui ose se livrer comme ça, cœur à cœur. Il nous parle de son homosexualité, de son anxiété, de ses crises d'angoisse, en fait de beaucoup de choses qu’il a vécues et de ce qui se passait dans sa tête à ce moment-là.
Patrice, j’ai tout plein de questions sur des sujets qui peuvent parfois être tragiques, mais tu as cet humour, cette façon de voir les choses qui nous permet d’en parler. Finalement, tu nous parles de ta guérison?
Alors oui, c'est le cas de le dire! J'ai écrit un livre où je me livre complètement. Je raconte ma vie de ma naissance jusqu'à mes 52 ans, principalement axé sur les troubles anxieux que j'ai vécus et desquels je me suis sorti. Maintenant je considère que je suis guéri puisque je reprends l'avion et que je fonctionne très bien. Je peux avoir le trac, je peux être nerveux, mais en gros je suis guéri. Je suis sur mes deux pattes, dans mon corps, dans mon cœur, enfin dans tout. J’ai réussi à intégrer des zones d'ombre qui me faisaient peur et avec lesquelles je luttais. J’ai même commencé à donner des conférences sur les troubles anxieux.
Le papillon a ses propres couleurs, sa propre façon de voler, sa propre façon d'être. On est tous des êtres uniques et on est arrivé à un moment où on a besoin de retrouver notre unicité. Selon toi, les crises d'anxiété sont des passages pour nous permettre de libérer ce côté unique en nous?
Oui, c’est notre essence. Notre nature veut voir la lumière. Nos différences respectives demandent à se manifester et la crise d'anxiété c'est, selon moi, l'égo qui se rebelle contre l'essence de l'individu en voulant lui faire peur en lui disant : écoute, tu as été conditionné et élevé à te comporter de telle façon, et si tu te déploies, tu vas être stigmatisé, pointé du doigt, tu vas être rejeté…
Parle-nous des différents éléments de guérison.
C’est important de revenir aux éléments de notre nature. Revenir à notre souffle, aux battements de notre cœur, au silence, au rêve, à l'intuition, à cette fameuse petite voix qui nous parle. On doit revenir à notre essence…
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